Pourquoi votre enfant hyperactif refuse-t-il de dormir ? Se reposer est synonyme d’inactivité pour ce petit être qui ne peut s’empêcher de bouger. Le mettre au lit, c’est comme lui mettre une camisole qui le forcerait à s’immobiliser alors que son cerveau bouillonne et que son corps ne demande pas mieux qu’à suivre.
Être au lit, c’est également le moment où, ne pouvant plus occuper ses pensées dans ses multiples activités, l’enfant se retrouve face à lui-même. Dans la mesure où ses journées sont la plupart du temps chargées en émotions, en stress et en soucis divers, il est tout à fait normal qu’il veuille éviter ce moment-là en particulier.
Vous voulez l’aider ? Voici quelques conseils qui vous aideront à contourner les troubles du sommeil de votre enfant hyperactif !
Règle n° 1 — Préparez la chambre à l’avance
Pour aider votre enfant à surmonter ses troubles du sommeil, commencez par lui trouver un endroit où il pourra se reposer en toute tranquillité. Privilégiez donc les chambres isolées exemptes de :
- Tout élément perturbateur, donc avec le minimum de bruits pouvant troubler son repos ;
- Tout élément distracteur, donc avec le minimum de stimuli extérieurs tels que la télévision, les jeux, la radio, etc.
Aménagez par la suite cette pièce de manière à y créer une ambiance propice à la sieste. Pour cela, vous pourriez :
- Choisir des teintes douces pour les murs, sachant que ces couleurs ont un effet apaisant à l’instar des teintes vives, qui provoquent l’effet contraire ;
- Optimiser l’isolation acoustique de la chambre en optant pour des fenêtres double vitrage, en installant un tapis bien épais sur le sol, en utilisant des doubles rideaux, et ce, afin de protéger le sommeil de l’enfant de toute nuisance sonore venant de l’extérieur ;
- Limiter la température ambiante à 19 °C.
Si vous trouvez que l’air y est un peu trop sec par ailleurs, n’hésitez pas à y faire installer un humidificateur.
Règle n° 2 – Soyez présent !
Si vous êtes parent d’un enfant hyperactif, vous aurez sans doute remarqué qu’il exige toujours de vous beaucoup plus de temps, beaucoup plus d’affection, beaucoup plus de câlins… et c’est tout à fait normal, car il en a beaucoup plus besoin justement. Et en particulier au moment où il doit dormir.
Si vous lui ordonnez sèchement de fermer les yeux et de dormir, soyez sûr que vous le trouverez à la porte de votre chambre en moins de cinq minutes. Sachant qu’il redoute un peu ce moment, voire que ça l’angoisse un peu, si vous voulez qu’il dorme vite, offrez-lui votre présence rassurante. Cela implique que vous devez également arrêter ce que vous faites et vous reposer, non seulement pour montrer l’exemple, mais surtout pour lui prouver qu’il n’est pas seul, que vous allez l’accompagner dans le fait de se poser, d’arrêter toute activité pour la journée.
Soyez patient !
Ce moment peut durer quelques minutes, voire une bonne heure, mais restez patient. Il a été à l’école toute la journée, il requiert, non il exige votre présence. Offrez-lui donc ce moment de complicité qui se trouve indispensable pour tous les enfants, mais vitale pour celui qui souffre de TDAH. Si vous lui donnez sa dose d’affection et de tendresse avant le coucher, soyez certain qu’il cessera de quémander après vous jusqu’à minuit !
Bien sûr, tout cela doit être fait avec un minimum de discipline. Car il ne s’agit pas là de lui passer tous ses caprices avant qu’il ne dorme. Fixez quand même des limites : une histoire, une berceuse, des petits câlins… pour l’aider à fermer les yeux !
Règle n° 3 – Des petits gestes à adopter !
Pour éviter les troubles du sommeil à leur enfant hyperactif, certaines mères ont adopté quelques petits gestes apaisants, témoignages d’affection, mais qui ont également pour effet de les calmer.
La respiration 4-7-8 revisitée !
Eh oui ! Pour l’aider à se détendre et à relâcher les tensions qu’il a accumulées toute la journée, proposez à votre enfant un petit exercice de respiration. Et justement, une technique de respiration imparable pour trouver le sommeil a été dévoilée par un chercheur américain de l’Université de l’Arizona dernière : avez-vous déjà entendu parler de la fameuse technique du 4-7-8 ?
Alors oui, il faut un minimum de discipline pour qu’elle soit vraiment efficace, mais en la transformant en une activité ludique, il n’est impossible de la faire faire aux enfants. Essayez, par exemple, de le combiner avec la respiration « bol de soupe chaude ». Ça va, à peu près, se passer ainsi :
- Étape 1 : prend la boule de soupe chaude dans tes mains, attention c’est très chaud !
- Étape 2 : on va souffler dessus, mais avant, prend une grande inspiration avec le nez en comptant jusqu’à 4 dans ta tête ;
- Étape 3 : garde bien tout l’air que tu as amassé dans ton ventre en comptant jusqu’à 7 pour prendre un bon élan ;
- Étape 4 : souffle très fort dans ta soupe en comptant jusqu’à 8 !
L’exercice, à répéter 4 fois, a un effet anesthésiant. Il va ralentir le rythme cardiaque tout en permettant une meilleure oxygénation de l’organisme, d’où la relaxation totale. Le sommeil viendra presque instantanément !
Le toucher !
Eh oui ! Certaines mamans, pour apaiser l’enfant au moment du coucher, prennent l’enfant récalcitrant sur le lit, placent une main au niveau du nombril, et l’autre main dans le dos, à la même hauteur. Ce geste, pourtant anodin, aurait pour effet de libérer les tensions et les nœuds qui ont tendance à se concentrer dans l’abdomen. Il permet également de recréer la symbiose parfaite existant entre une mère et son enfant pendant quelques moments, d’où l’apaisement.
Pour calmer le rythme effréné de son cerveau, vous pouvez placer une main sur son front et l’autre sur sa nuque. Cette technique, souvent utilisée par des coachs, dans la gestion du stress, est à faire pendant quelques minutes, dans le calme.
Pour les deux exercices, si l’enfant tente de communiquer, ne l’en empêchez pas. Répondez-lui, mais ne l’encouragez pas pour autant à continuer !
Règle n° 4 – Mettez en place des rituels du sommeil !
Pour surmonter les troubles du sommeil, la plupart des spécialistes préconisent la mise en place d’un rituel à suivre chaque soir. Chez l’enfant hyperactif qui a du mal à comprendre ce qu’est la discipline, ce rituel du sommeil est très important, car une fois qu’il en aura l’habitude, vous n’aurez plus besoin de faire des pieds et des mains pour l’endormir. Lorsque le moment viendra, il se couchera automatiquement de lui-même !
Instaurez donc ce fameux rituel en veillant à ce que l’enfant le suive étape par étape tous les soirs :
- Prendre un bain ;
- Regarder la télévision ;
- Manger le dîner ;
- Se brosser les dents ;
- Aller au lit ;
- Lire une petite histoire ;
- Faire un gros câlin à papa et à maman ;
- Faire dodo
Pour que le rituel soit efficace, ne faites jamais des exceptions. Les étapes et les règles établies doivent toujours être respectées sous peine de reprendre tout à zéro. Organisez donc votre emploi du temps de manière à être présent pour pouvoir reproduire le schéma du « rituel du sommeil ». Faites-en également part au baby-sitter au cas où des soirs, vous ne seriez pas là.
Règle n° 5 – Soyez attentifs !
Attentifs à quoi ? Aux moindres signes de fatigue bien sûr ! Notez bien que le début du cycle du sommeil dure environ une quinzaine de minutes pendant laquelle, si vous mettez l’enfant au lit, il dormira à coup sûr ! En revanche, si vous ratez le marchand de sable, il ne repassera pas de si tôt ! Il faudra attendre une heure ou deux après pour retenter votre chance.
En conséquence, guettez ses gestes et au moindre bâillement, frisson, frottement des yeux ou du nez, agissez au quart de tour : prenez-le dans vos bras et mettez-le au lit !
Quand envisager un traitement pour les troubles du sommeil ?
En règle générale, la prise de narcotique n’est pas du tout recommandée chez les enfants, même s’ils sont hyperactifs. Si les troubles du sommeil deviennent importants au point de nuire à la scolarité de l’enfant, faites part du problème au médecin soignant ou à l’équipe responsable de son suivi, ils vous conseilleront sur la meilleure chose à faire.
À un certain moment, lorsque cela s’avère nécessaire, vous pouvez avoir recours à la phytothérapie ou à l’homéopathie pour aider votre enfant à dormir. 100 % naturels, les produits de la médecine alternative ne présentent en effet aucun risque pour votre enfant, et contrairement au sirop pour la toux qui n’est pas du tout indiqué, ne provoquent aucun effet secondaire. Cela dit, la prise de ces produits ne doit être réalisée que de manière ponctuelle donc uniquement quand les circonstances l’exigent ! Il ne faudrait pas que le sommeil de votre enfant en dépende.
Quelques exemples de thés pour faciliter l’endormissement :
- Prenez une tasse d’eau bouillante ;
- Versez-y une cuillère à café d’aubépine et laissez infuser pendant 5 minutes ;
- Incorporez une demi-cuillère à café de miel de lavande pour sucrer ;
- Ajoutez-y une goutte d’huile essentielle de mandarine ;
- Donnez à boire à l’enfant après le dîner.