Chaque année, environ 4 000 enfants naissent en Occitanie avec un trouble des apprentissages (dyslexie, dyspraxie, hyperactivité…). Cela se matérialise par des difficultés, aussi bien dans leur scolarité que dans leur vie quotidienne. Pour faciliter l’accès aux soins, la région lance une expérimentation unique en France : la création d’un guichet unique, pour mieux accompagner leur prise en charge. Explications.
Comment se passe la prise en charge des troubles DYS en France ?
Selon les chiffres de la Fédération française des DYS, 4 à 5 % des élèves d’une classe sont dyslexiques, 5% sont dyscalculiques, 3% sont dyspraxiques, et 2% sont dysphasiques. Et saviez-vous que près de 40 % des enfants DYS combinent plusieurs troubles ?
S’il existe déjà des structures d’aides pour accompagner ce public, leur accès et l’absence de remboursement de certains soins conduisent de nombreuses familles à y renoncer. Pour celles qui s’accrochent, l’offre reste malheureusement insuffisante. Pire, elle manque d’une structuration sérieuse et efficace, ce qui engendre des difficultés d’orientation, des retards d’accès aux soins et des ruptures dans le parcours de santé.
Quel est le rôle du guichet unique ?
Basée à Toulouse, l’association Occitadys a été mandatée, par l’Agence Régionale de Santé, pour conduire une expérimentation sur la prise en charge des enfants DYS, dans 7 des 13 départements d’Occitanie : la création d’un guichet unique, visant à établir un diagnostic rapide et un accès aux soins pour les enfants de 6 à 15 ans.
Pour satisfaire cet objectif, l’association a formé pas moins de 200 médecins et conventionné environ 1200 professionnels spécialisés. Grâce à cette impulsion, 15 centres ont vu le jour dans la région Occitanie pour faciliter la prise en charge des enfants DYS, à l’image de celui intitulé « Eventail 31 » créé à Toulouse et chargé d’évaluer les troubles du langage et des apprentissages.
Une prise en charge totale des soins
Face à une filière mal structurée, le guichet unique tente de rattraper le retard accumulé dans la prise en charge des troubles DYS. À ce jour, seuls les bilans et rééducations orthophoniques et orthoptiques sont remboursés par la Sécurité Sociale, sans parler des délais d’accès extrêmement longs, laissant l’enfant trop longtemps en souffrance.
Avec le guichet unique, au-delà des professionnels formés aux spécificités des troubles DYS, le parcours est totalement pris en charge – que ce soit la réalisation d’un bilan pluridisciplinaire, pour établir le diagnostic, les 35 séances d’ergothérapie ou de psychomotricité, ou encore les 10 séances avec un psychologue. Un coût qui représente environ 2000 € par enfant.
« Si on peut gagner du temps dans le diagnostic et éviter la souffrance psychologique des enfants, c’est bénéfique pour tout le monde », souligne Thiebault-Noel Willig, le président d’Occitadys [1]. Mené depuis janvier 2021, ce dispositif a d’ores et déjà accompagné 4300 enfants. À la fin de l’année 2023, si le bilan de cette expérimentation en Occitanie est concluant, ce guichet unique pourra être généralisé dans les autres départements français.
