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Dyscalculique et cheffe d’entreprise

En 2021, près d’un million d’entreprises ont été créées, soit une augmentation de 17,4 % par rapport à 2020. Alors que l’envie d’entreprendre se déploie en France, de nombreuses personnes DYS estiment que ce rêve reste inaccessible pour eux. Et pourtant, des témoignages fleurissent sur la toile, à l’image de Marie Boudard, dyscalculique et cheffe d’entreprise.

La dyscalculie n’est pas incompatible avec l’envie d’entreprendre

Entreprendre avec une dyscalculie

La dyscalculie est un trouble des apprentissages touchant les nombres et désignant l’incapacité à acquérir et maîtriser tout ce qui y a trait. Si l’ensemble des troubles DYS (dyslexie, dyspraxie…) touche près de 7 millions de personnes en France, la dyscalculie touche 6 % d’entre eux à différents degrés.

Or, les chiffres font partie de la vie d’un chef d’entreprise : caler un rendez-vous, envoyer un devis, parler à son banquier, sont autant de tâches qui lui incombent et qui représentent un défi pour un dyscalculique. « Le cerveau n’analyse pas les données chiffrées, logiques, et de temporalité de la même manière. Et cela s’accroît encore quand il y a du stress, de l’émotion. Par exemple, je me suis trompée d’une heure pour notre rendez-vous ! » témoigne Marie Boudard.[1]

Développer des stratégies de compensation

Non diagnostiquée, Marie Boudard a toujours été nulle en maths. Du coup, elle a développé des stratégies pour compenser ses difficultés et cacher son problème. « Même dans le contexte familial, il faut rester vigilant. Par exemple, lors d’un jeu de société, je ne sais pas compter les points. Pour faire face, je réagis par l’humour », souligne-t-elle aujourd’hui1.

Compétente dans d’autres domaines (comme souvent chez les personnes DYS), elle apprend plusieurs langues — construisant son avenir professionnel autour de cet atout. Assistante de direction en France et à l’étranger, au sein d’organismes nationaux ou internationaux, elle n’a jamais fait état de ses limites en maths, elle a toujours donné le change, mais non sans lutter quotidiennement. « Dans une grande structure, je devais déclarer mes rendez-vous, mes déplacements, dans un logiciel et à chaque fois, c’était une épreuve, ce qui a pu générer des conflits… et des douleurs physiques. », se rappelle-t-elle1.

Comprendre pour mieux avancer

Marie Boudard n’a jamais cherché à savoir, avant de découvrir certains signes de DYS chez sa fille. « Généralement, on trouve plusieurs DYS dans une famille. C’est là que j’ai compris que je n’étais pas nulle en maths, mais bien dyscalculique, » révèle-t-elle1.

Aujourd’hui, cette étiquette la concerne, mais ne la définit pas. Mieux, « bien entourée, cette particularité peut donner des ailes. Quand une « dys » est subie, on reste dans l’empêchement de faire, dans le handicap. Moi, pendant des années, j’ai dû dissimuler et compenser autrement. »

Aujourd’hui, elle se lance un nouveau défi : développer une activité de coach professionnel, formatrice et accompagnatrice dans « le rebond professionnel » des jeunes, des adultes, mais aussi de futurs retraités et de hauts potentiels. Avec beaucoup d’humilité, elle se fait aider pour les tâches de compatibilité et s’appuie sur ses points forts — ses qualités humaines, ses capacités à l’oral et son talent commercial — pour développer son activité.

Consciente que sa dyscalculie la pénalise encore trop vis-à-vis des professionnels, très attachés aux chiffres, elle s’est prioritairement tournée vers les particuliers, et compte s’appuyer sur des partenaires pour toucher la sphère pro. En d’autres termes, à chaque problème, une solution, dès lors qu’on est bien entourée et qu’on développe des stratégies adaptées.


[1] Citation : https://business.lesechos.fr/entrepreneurs/efficacite-personnelle/0900031020403-troubles-dys-vis-ma-vie-de-cheffe-d-entreprise-dyscalculique-351918.php

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