Si les établissements publics proposent des aménagements scolaires (PPS ou PAP) pour le public DYS, certaines écoles privées ont choisi de se spécialiser et de proposer un environnement pédagogique adapté aux élèves présentant des troubles de l’apprentissage. À l’image du réseau CERENE qui regroupe des écoles et des collèges sur 8 sites en France… Présentation.

Le réseau des écoles CERENE en France
À ce jour, les établissements CERENE se concentrent sur les grandes villes de Paris, Lyon, Marseille, Lille et Toulouse : ils accueillent des élèves allant du CE2 à la 3e, dans des classes de 10 à 15 enfants DYS.
Les écoles et les collèges suivent le programme de l’Éducation nationale, mais l’adaptent aux besoins de ce public. Par exemple, ils proposent un renforcement en mathématiques, en français ainsi qu’en anglais. La physique-chimie et l’espagnol sont des matières introduites en 4e et la technologie en 3e.
Le modèle d’enseignement individualisé et bienveillant
Le réseau CERENE vise à créer un environnement aussi adapté que bienveillant : les cours sont structurés sur des séances de 1h15, avec des rituels au début et à la fin pour favoriser l’organisation et la concentration.
Les établissements CERENE s’appuient sur une équipe de professionnels de santé pluridisciplinaires (orthophonistes, ergothérapeutes, psychologues…) pour créer un parcours sur mesure pour chaque enfant, avec un encadrement régulier et personnalisé.
Des établissements « passerelle » vers l’autonomie
En moyenne, le temps de scolarisation d’un élève oscille entre 2 et 4 ans : conçus comme des établissements « passerelles », les écoles CERENE permettent à l’enfant de retrouver confiance en ses capacités avant de réintégrer le cursus classique.
Parallèlement, le réseau travaille étroitement avec les parents, organisant des rencontres régulières pour les accompagner dans l’encadrement des devoirs : dans cet esprit, il propose des ateliers, voire des formations aux outils numériques.
Des frais de scolarités conséquents
L’accès à un établissement CERENE réclame des frais de scolarité importants, de l’ordre de plusieurs milliers d’euros qui se justifient par le suivi et les ressources pédagogiques spécialisés.
Notez qu’il est possible de les réduire en sollicitant l’Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé (AEEH) auprès de la MDPH. Par ailleurs, certaines mutuelles et assurances peuvent offrir des aides complémentaires.
L’expérience de Titouan à l’école CERENE de Lille
Titouan a 9 ans, il est dyslexique, dysorthographique et dyscalculique. Son quotidien dans les établissements classiques est marqué par de la phobie scolaire et des pleurs. Grâce à l’association Adedyps Hauts de France, sa mère entend parler de la prochaine ouverture d’une école CERENE à Lille.
Rapidement, le changement est perceptif : il arrive avec le sourire et il fait des progrès. Et Titouan le confirme : « Avant, je pleurais tous les soirs. Il y en a qui m’insultaient, et je n’aimais pas l’école. Maintenant, je suis mieux ici. »[1]
Et sa maman précise : « Je le retrouve, vraiment. Il reprend doucement goût à l’école et aux devoirs. Il est beaucoup plus motivé pour travailler. L’objectif c’est qu’il reprenne confiance en lui, et qu’il ne se sente pas plus bête que les autres. Et personnellement, je me sens libérée d’un poids. »
[1] Citations : https://www.francebleu.fr/infos/education/avant-je-pleurais-tous-les-soirs-a-lille-une-ecole-accueille-les-enfants-souffrant-de-troubles-dys-9977162