Alors que les autres enfants du même âge attrapent sans problème les ballons qu’on leur lance, monte fièrement à vélo sans l’aide de ses parents et encore, à deux roues uniquement, l’enfant dyspraxique lui, est totalement différent. Apprendre le vélo est une entreprise particulièrement complexe pour lui dans la mesure où il peut, à tout instant, perdre le contrôle du guidon.
Mais est-ce que cela signifie pour autant qu’il ne doive jamais en faire ? Heureusement, non ! L’entreprise sera difficile, mais pas impossible ! Avec quelques aménagements et en prenant quelques précautions, il n’y a aucune raison qu’il ne s’amuse pas comme tous les autres enfants !
Pourquoi est-ce si difficile d’apprendre le vélo pour le dyspraxique ?
Lorsqu’il est exécuté pour la première fois, un geste doit tout d’abord être appris, anticipé puis dirigé. Mais une fois qu’il est réalisé avec succès, au fur et à mesure qu’on le répète, les mouvements nécessaires à sa réalisation s’enchaînent de manière automatique. L’intention à elle seule suffit pour motiver cet enchaînement qui, même s’il est fait de manière spontanée, voire machinale, reste une action consciente.
Ainsi, on apprend à nous brosser les dents pour une première fois, on le fait une deuxième, une troisième ou une quatrième fois maladroitement et finalement, après un énième exercice, on ne se rappelle plus depuis quand ni comment on l’a appris, mais on le fait tout simplement avec assurance et précision !
Il en va de même lorsqu’on apprend le vélo… normalement ! Mais avec l’enfant dyspraxique, c’est différent. Des exercices répétés ne changeront rien au fait qu’il n’est pas capable de coordonner ses gestes automatiquement, même s’ils sont volontaires. Il aura toujours autant de mal aussi bien pour maîtriser le guidon que pour pédaler !
Les conditions requises pour un apprentissage réussi
Un jeu d’enfant ? Non, en réalité, pour pouvoir monter à vélo, une personne doit pouvoir :
- Coordonner ses gestes ;
- Garder son équilibre ;
- Et avoir une bonne perception de l’espace.
Trois compétences qui font malheureusement et cruellement défaut à l’enfant dyspraxique.
Pour apprendre du vélo et réussi par conséquent, il faudra qu’il fournisse trois fois, voire quatre fois plus d’efforts que les autres en raison de son manque d’autonomie. Dans la mesure où l’activité sera très fatigante, vous pourrez donc compenser ses déficits par quelques adaptations.
L’apprentissage du vélo : quand ? Où ? Comment ?
Comme tout enfant souffrant d’un trouble de l’apprentissage sévère, l’enfant dyspraxique doit redouter plusieurs activités, en particulier, celles qui nécessitent une utilisation précise de ses mains et encore moins de ses pieds. Il est donc vivement déconseillé de le forcer à quoi que ce soit tant qu’il n’est pas lui-même prêt à le faire, c’est-à-dire tant qu’il n’en formule pas le désir.
Si vous le forcez à monter à vélo parce que les autres le font, et ce, sans prendre en considération ses craintes et ses envies sur le sujet, il pourra se braquer. Tout incident qui surviendra durant l’apprentissage risque alors de le marquer à jamais et de le dégoûter du vélo pour toujours.
Le meilleur moment pour lui apprendre le vélo est donc celui où il en a envie, où il se sent prêt et motivé pour le faire !
Où un enfant dyspraxique doit-il apprendre le vélo ?
Choisissez dans un premier temps un endroit peu peuplé où il n’aura pas à redouter de buter sur quelqu’un et de le blesser. L’activité est déjà assez stressante pour lui, il est donc inutile d’en rajouter.
Optez également pour un endroit isolé et dépourvu de tout élément distracteur, car si vous n’avez pas toute son attention pendant l’apprentissage, il risque de ne pas s’en rappeler du tout ! Au pire, il pourra faire un accident s’il n’en est pas l’auteur lui-même !
Et finalement, choisissez un endroit où le terrain est bien plat pour commencer. Étant donné son manque d’équilibre, il aura d’autant plus de mal à ses stabiliser si vous commencez l’apprentissage sur un terrain escarpé.
Comment un enfant dyspraxique doit-il apprendre le vélo ?
Avec toutes les mesures de sécurité possibles ! Qu’on le veuille ou non, monter à vélo est une activité à risque pour l’enfant qui souffre de dyspraxie. La moindre petite négligence et il pourrait tomber et se blesser ! Il est donc INDISPENSABLE que vous preniez quelques mesures de sécurité !
Mesure n° 1 : Commencez avec un tricycle ! Cela vous permettra de compenser son manque de stabilité et en même temps, de favoriser son équilibre. Dans cette optique, baissez la selle et ajustez la bicyclette à sa taille de manière à ce que ses pieds puissent bien se poser sur le sol une fois qu’il s’arrête. Ainsi, il pourra comprendre de lui-même qu’il lui suffit de poser ses pieds par terre pour s’arrêter, et en même temps, vous aurez moins de mal à le mettre en confiance.
Mesure n° 2 : Évitez les stabilisateurs ! Pour stabiliser le cycliste en effet, ces derniers doivent bouger, ce qui n’a aucun effet sur un enfant « normal », mais pourrait déséquilibrer le dyspraxique. Mieux vaut donc les éviter et ajuster la selle pour éviter des problèmes potentiels.
Mesure n° 3 : Tracez une direction à suivre ! Pour compenser l’absence de notion d’espace, il est important d’initier l’enfant dyspraxique à l’orientation dès son plus jeune âge. Profitez donc de l’apprentissage du vélo pour lui apprendre également à suivre le sens de la circulation que vous aurez préalablement tracé.
Mesure n° 4 : Adoptez des stratégies d’apprentissage ! Ne le brusquez surtout pas, laissez-le aller à son rythme sans montrer le moindre signe d’impatience. Il faut vraiment qu’il soit à l’aise et pour cela, n’hésitez pas à enlever les pédales de sa bicyclette et à lui proposer de la faire avancer avec ses pieds si cela peut l’aider à mieux comprendre ce qu’on attend de lui !
Mesure n° 5 : Faites un petit feedback à la fin de chaque séance ! Prenez effectivement le temps de discuter avec lui des difficultés qu’il a rencontrées, de ce qu’il a le plus redouté et de ce qu’il a bien aimé ou appris afin de proposer un apprentissage plus adapté la prochaine fois.
Draisienne
Pensez à la draisienne le vélo sans pédale, La draisienne est idéale pour les enfants dyspraxiques:
Derrière ce nom encore méconnu se cache un vélo sans pédale, destiné aux enfants de 2 à 6 ans. Le but de ce vélo d’apprentissage est de faire acquérir l’équilibre à l’enfant, afin qu’il n’ait pas besoin de passer par la case petites roulettes.
Je sais faire du vélo!