Dans un article récent, nous avons évoqué les adaptations nécessaires pour favoriser la pratique de l’EPS chez un enfant dyspraxique. Aujourd’hui, nous nous attellerons à découvrir quelles activités sportives peuvent être adaptées à des troubles praxiques.
« Soyez réaliste », tel est le mot d’ordre ! Votre enfant dyspraxique n’a jamais fait d’activités sportives de toute sa vie ? L’inscrire dans une équipe de basket-ball ou de football serait donc une grave erreur, même si vous en rêviez. Il est très possible qu’il soit totalement incapable d’attraper un ballon ou de le taper avec son pied, par conséquent, évitez pour commencer les activités qui pourront le mettre en difficulté.
Pour que ce soit un plaisir pour lui, il faut que l’activité lui permette d’oublier un peu son handicap et de découvrir qu’il est capable, en fait, de faire quelque chose de bien ! Optez donc, pour commencer, par des sports individuels pour qu’il n’ait pas à avoir honte devant un public ; et une activité qui ne met pas en exergue ses défauts et incapacités. Une fois qu’il se sente à l’aise et que sa coordination s’est améliorée, vous pouvez intégrer progressivement les activités collectives !
Les sports individuels et les aménagements nécessaires
Les sports individuels font essentiellement appel à la coordination motrice de celui ou celle qui les pratique. Voilà pourquoi, il peut être avantageux pour le dyspraxique d’en pratiquer.
Mais quel sport individuel pour un enfant souffrant de troubles praxiques ? Le choix est large et des nombreux aménagements sont possibles, quelle que soit la discipline choisie. Tout se base donc sur ce que votre petit bout de choux a envie de faire, sur l’activité qu’il aimerait pratiquer : il voudrait nager, combattre, courir, lancer, faire du vélo, etc.
Les activités de combat en cas de troubles praxiques
Des activités de combat ? N’est-ce pas trop dangereux ? Il va recevoir des coups alors qu’il ne sait même pas se défendre correctement ? Rassurez-vous ! Contrairement à ce que bon nombre de parents pensent, la pratique de cette activité n’est pas aussi dangereuse que la pratique de la natation, surtout pour le dyspraxique. Car non, votre enfant ne va pas être abandonné au milieu d’un ring face à un adversaire !
Les sports de combat, qu’il s’agisse de judo, d’arts martiaux ou de lutte, permettent à votre enfant de développer son endurance, sa souplesse, sa force… Très bénéfiques pour l’enfant dyspraxique, elles favorisent la gestion et la coordination des gestes de manière naturelle, car fait appel à son instinct de survie.
La course pour l’enfant dyspraxique
Aussi incroyable que cela puisse paraître, même la course peut paraître moins évidente pour les enfants qui souffrent de troubles praxiques. Mais s’il veut faire du jogging avec vous, ne l’en empêchez pas !
Car cette activité ne peut que lui faire du bien tant sur le plan physique que psychique. Cela va également améliorer, progressivement certes, mais c’est le résultat qui importe, sa notion de l’espace. Pour l’aider dans ce sens d’ailleurs, vous pouvez installer des balises de couleurs sur la ligne de départ et sur la ligne d’arrivée, mais également sur son couloir, afin qu’il n’en change pas !
Parmi les activités athlétiques, l’enfant dyspraxique peut également faire de la lancée s’il le souhaite, car cela implique une utilisation précise de ses mains. Et pourquoi pas le saut ? L’enchaînement des actions nécessaires à la pratique de cette activité sportive peut améliorer ses problèmes de latéralisation et de préimpulsion.
Qu’en est-il de la natation ?
Les problèmes de coordination de gestes rendent la pratique de la natation difficile, en particulier si votre petite tête blonde n’aime pas l’eau. S’il n’est pas à l’aise dedans, mieux vaut donc choisir une autre activité.
S’il n’a pas peur de l’eau sinon, apprendre à nager ne peut que lui faire du bien ! Les différentes techniques de nage vont effectivement l’amener à coordonner ses gestes et même s’il a du mal à les exécuter, l’objectif premier de l’apprentissage doit être de lui permettre d’être autonome dans l’eau. Même s’il mélange les différentes techniques en conséquence, ça ne sera pas grave tant qu’il arrive à se mouvoir et à ne pas se noyer !
Les sports collectifs adaptés aux troubles praxiques
Les sports collectifs trouvent leur intérêt dans l’épanouissement social du dyspraxique. Il peut effectivement arriver qu’il s’isole ou soit rejeté par ses camarades étant donné sa maladresse. Voilà pourquoi, toute activité sportive collective doit d’abord être précédée d’un apprentissage individuel progressif au préalable.
Le basketball et le volleyball pour l’enfant dyspraxique
La pratique de ces deux disciplines est possible, mais avant cela, toujours dans le but de développer ses capacités en coordination, vous devez lui apprendre à lancer et à attraper un ballon. Voici comment vous pouvez faire :
- Demandez-lui de s’asseoir par terre, les jambes écartées et face à vous ;
- Effectuez des passes, en roulant le ballon en mousse sur le sol pour commencer ;
- Une fois qu’il est à l’aise, demandez de lancer le ballon vers vous, puis de le rattraper ;
- Dès lors qu’il est à l’aise dans cet exercice, essayez de faire le même exercice, mais dans diverses positions.
Plus tard, lorsqu’il aura moins de difficultés à rattraper le ballon, demandez à votre enfant de le faire bondir sur le sol, et de le rattraper par la suite ; ou de le lancer en l’air et de le rattraper au vol. Puis plus tard, de viser des objectifs avec son ballon.
Le football pour l’enfant dyspraxique
Pour le football, procédez de la même manière qu’avec le basketball et le volleyball. Commencez toujours par développer ses capacités de coordination en l’apprenant, cette fois, à taper dans le ballon avec son pied. Voici quelques exemples d’exercices que vous pourrez proposer :
Exercice 1 : avec votre enfant, faites des bulles de savon et demandez-lui de chasser toutes les bulles qui touchent le sol et de les écraser.
Exercice 2 : prenez un ballon, mettez-le devant lui et demandez-lui de taper dedans avec ses pieds, juste pour qu’il apprenne à le toucher, mais pas encore à tirer.
Exercice 3 : demandez-lui de se place face à vous, passez-lui le ballon avec vos pieds et demandez-lui de le rattraper également avec ses pieds. Puis, demandez-lui de vous renvoyer le même ballon avec pied. Lorsqu’il aura moins de mal à l’arrêter et à le relancer, supprimer le temps de pause. Demandez-lui de ne pas arrêter le ballon, mais de le renvoyer directement vers vous.
Exercice 4 : lorsqu’il manifestera des facilités à arrêter et à relancer, vous pourrez lui apprendre à faire des tirs au but. Pour cela, installez des balises de couleurs pour délimiter le but et demandez-lui d’essayer d’entrer le ballon dedans. Plus il réussira, plus vous l’éloignerez progressivement du but et du ballon, pour qu’il puisse apprendre à courir et à prendre son élan !