La dyspraxie et les exercices sportifs ne font pas bon ménage. Et pour cause ! Ce trouble psychomoteur de la coordination n’a pas uniquement des impacts dans la vie quotidienne de la personne qui en souffre, mais également dans sa capacité à faire des exercices physiques correctement et à faire du sport. Le problème étant que la plupart des activités sportives nécessitent un minimum de coordination et de maitrise du geste, ce que l’enfant qui souffre de trouble praxique n’a malheureusement pas.
Mais que sa maladresse, même extrême, ne l’empêche pas de vivre comme les autres, et de profiter de la vie comme les autres enfants ! S’il a envie de faire du sport, encouragez-le ! Et même s’il n’en a pas envie, encouragez-le quand même ! En procédant à quelques exercices, il peut tout à fait faire fi de son handicap pour faire du foot, du volley… et y trouver du plaisir !
Les troubles praxiques rendant le sport difficile
Un enfant qui souffre de dyspraxie ou de trouble praxique présentera certainement une grande maladresse motrice, ce qui peut entraîner de grandes difficultés dans la pratique du sport, quelle que soit la discipline. Cette maladresse est souvent due à :
- Des déficiences toniques de régulation posturale
- Des déficiences au niveau de l’équilibre statique
- Des déficiences au niveau de la dynamique, qui est sérieusement compromise
- Des déficiences au niveau de la coordination gestuelle œil-main
- Des déficiences au niveau de la capacité à imiter ou à reproduire un geste
- Des déficiences au niveau du repérage dans l’espace.
Toutes ces déficiences rendent généralement impossible la pratique du vélo, du football, du basketball, du volleyball, bref, de toutes les activités sportives nécessitant de la précision et une bonne coordination des gestes de la main, des pieds, du regard ou du corps en entier !
Est-ce que l’enfant dyspraxique peut faire du sport ?
Certes, il est très difficile pour un enfant dyspraxique de pratiquer un sport particulier. Cela étant dit, la pratique du sport n’est pas totalement impossible. D’ailleurs, on a déjà répertorié des cas de personne souffrant de dyspraxie qui excellait curieusement dans un sport particulier. Autrement dit, si l’activité l’intéresse et s’adapte à son handicap, il peut tout à fait la réaliser avec succès !
L’essentiel est de l’accompagner quelle que soit son activité, de favoriser son apprentissage :
- En lui montrant comment il doit se tenir, comment il doit faire pour telle ou telle activité ;
- En l’incitant à réfléchir pour mieux comprendre et ainsi mieux réaliser ce qu’on attend de lui ;
- En facilitant sa perception visuelle par la gestion du nombre d’informations visuelles qui l’entoure ou en favorisant la proposition d’informations autre que visuelle ;
- En palliant les déficits au niveau motrice ;
- En acceptant et en considérant sa différence dans sa globalité (difficultés, capacités, conséquences, besoins, etc.) sans pour autant le diminuer.
Dans cette optique, découvrez dans cet article « Comment apprendre le vélo à un enfant dyspraxique ? ».
Les adaptations pédagogiques nécessaires en EPS
Lorsqu’un enfant souffre de trouble praxique, il ne pourra jamais être au même niveau que ces camarades quelle que soit l’activité proposé en Éducation physique et sportive. Ce n’est donc pas la régularité ni l’intensité des exercices proposés qui changeront grand-chose, car cela reviendrait à lui proposer toujours et toujours quelque chose qui ne marche pas, même s’il y met toute la volonté du monde !
Pendant les cours d’EPS par conséquent, il est nécessaire de procéder à quelques adaptations :
– Premièrement, il est inutile de lui demander de répéter un geste ou d’imiter quelqu’un. C’est totalement inutile, dans le sens où même s’il prévoit et organise un geste, son handicap ne le permettrait pas de le réaliser comme il se doit et comme il l’aurait voulu ! Pour qu’il puisse apprendre, verbaliser clairement les consignes, en les débitant étape par étape.
– Deuxièmement, n’hésitez pas à lui montrer comment exécuter un mouvement en guidant vous-même son geste, toujours étape par étape. Si cela peut aider, expliquer les étapes à suivre sous la forme d’une comptine.
– Troisièmement, faites des concessions. Il y aura des gestes ou des exercices qu’il ne pourra jamais exécuter, comme dribler longtemps par exemple. Mieux vaut donc éviter de lui demander de les faire. Pour les exercices qu’il pourrait faire avec un peu plus d’entrainement, ne les lui imposez pas, tant que vous n’êtes pas sûr qu’il puisse les faire.
– Quatrièmement, donnez-lui les moyens nécessaires et mettez à sa disposition des outils adaptés à son handicap, comme de gros ballons par exemple pour qu’il ait plus de chances de les attraper.
– Cinquièmement, basez vos évaluations sur la performance et les progrès effectués et non sur l’adresse ou plutôt, la maladresse.
Quelles adaptations pour le passage aux vestiaires ?
Le passage au vestiaire peut être un moment particulièrement difficile pour l’enfant souffrant de trouble praxique en raison de ses difficultés au niveau de l’habillage. Il peut effectivement avoir du mal à enlever ou remettre ses vêtements, à fermer ses boutons ou ses fermetures éclair et même à attacher ses lacets. Il peut ainsi perdre un temps fou aussi bien avant, mais également après l’EPS, ce qui peut être très dérangeant pour lui, car il s’explose encore plus aux moqueries des autres. Ajoutez à cela le fait qu’ayant des difficultés à ranger ses affaires, il risque de mal les ranger et de les égarer !
Pour éviter tout cela, ces quelques adaptations peuvent être réalisées :
- Le laisser venir en EPS en tenue et de n’apporter que le strict nécessaire, c’est-à-dire son sac et un t-shirt de rechange.
- Privilégier l’utilisation de lacets adaptés ou le port de chaussures à scratch pendant les EPS, afin qu’il ne perde pas de temps à essayer de les lacer.
- Privilégier les vêtements faciles à enfiler comme les t-shirts, plutôt que les sweats zippés, boutonnés ou agrafés, qui ne seraient pas très pratiques pour lui.
- Coudre une étiquette bien visible dans le dos du vêtement pour l’aider à se repérer et à ne pas se tromper de côté.
- Lui permettre d’aller se changer à l’avance, afin de compenser le retard par rapport à ses camarades.