Touchant environ 10 % des enfants d’âge scolaire, la dysgraphie est un trouble spécifique et durable qui affecte l’écriture. L’enfant doit alors fournir de gros efforts pour produire des écrits lisibles, sans toutefois obtenir un résultat satisfaisant. Toutefois, il s’agit de ne pas confondre la dysgraphie avec un simple retard dans le geste graphique.

Le diagnostic de la dysgraphie, posé à partir de 7 ans
La dysgraphie se traduit par une difficulté à écrire : quelles que soient sa forme et son intensité, cela se manifeste invariablement par une écriture lente, illisible et désordonnée. L’enfant est en situation de double tâche : lorsqu’il écrit, il fait beaucoup d’effort, à la fois physique et psychique, ce qui l’empêche de se concentrer sur le sens de ce qu’il écrit.
Dans la mesure où l’écriture est essentielle tout au long de sa scolarité, dans toutes les matières et à tous les niveaux, cela peut conduire à des situations d’échec et/ou de phobie scolaire. La dysgraphie est à l’origine de la baisse des résultats scolaires et d’une perte d’estime de soi.
Pour autant, une piètre qualité d’écriture ne signifie pas forcément que l’enfant est atteint de ce trouble : un simple retard dans le geste graphique peut l’expliquer. En effet, tous les enfants ne progressent pas au même rythme ! Il convient d’attendre une année après le début de l’apprentissage de l’écriture, soit après 7 ans, pour établir le diagnostic de dysgraphie.
Les symptômes de la dysgraphie
La dysgraphie est souvent repérée à l’école par l’enseignant de l’enfant en CP ou CE1, alerté par ces symptômes :
- Une écriture peu lisible : les lettres ne sont pas achevées, elles ne sont pas liées entre elles, il est difficile de lire ce qui est écrit et l’enfant a repassé plusieurs fois sur ses traits…
- Une mauvaise organisation spatiale : l’enfant dysgraphique éprouve des difficultés à gérer l’espace sur sa feuille de papier ou son cahier, ce n’est pas droit et les lignes d’écriture se chevauchent, les mots sont très serrés et le retour à la marge est maladroit… ;
- Un rythme d’écriture lent, voire très lent : la dysgraphie peut se cacher derrière une écriture lisible, mais qui a suscité beaucoup d’efforts et donc beaucoup de temps ;
- Un geste graphique impulsif : l’enfant dysgraphique n’a pas ou peu d’automatisation du geste. À chaque fois qu’il se saisit d’un crayon, il doit mobiliser toute son attention pour penser à la manière de tracer la lettre, de relever le crayon, de laisser un espace entre les lettres, etc. Dès lors, il apparaitra systématiquement impulsif, maladroit et sans anticipation ;
- Une fatigabilité notable : le surplus de concentration requis pour l’écriture fatigue beaucoup l’enfant. Il peut se plaindre de douleurs musculaires dans le bras, voire dans les épaules, il peut se frotter les yeux et avoir du mal à se concentrer sur les tâches suivantes ;
- Une démotivation pour écrire : notre système scolaire s’appuie énormément sur l’écrit – ce qui peut finir par démotiver l’enfant, voire diaboliser les travaux d’écriture.
Notez qu’une fois la dysgraphie diagnostiquée, ces symptômes peuvent être diminués avec l’aide d’un graphothérapeute et/ou d’un graphopédagogue !