Dans la chambre de Lucas, interrogée par sa maman sur sa leçon d’histoire.
“ -Comment ça tu ne sais pas ? Ça fait 2 heures que tu révises et tu n’as rien retenu ?
-Ben oui, ça m’énerve, il n’y a rien qui rentre…”
Et voilà une situation dans laquelle vous vous reconnaissez peut-être en tant que parents. Comment se fait-il que votre enfant ne retient pas ses leçons et vous en venez à vous demander si vraiment il les a apprises ?
De votre côté, vous n’aviez pas de problème pour apprendre vos récitations. Alors, vous vous dites que tout le monde ne peut pas avoir une bonne mémoire.
Pourtant, les études scientifiques démontrent que cette croyance et d’autres au sujet de la mémorisation sont fausses.

5 IDÉES REÇUES SUR LA MÉMOIRE
1- La mémoire est innée
En tant qu’enseignante, il m’est arrivé d’entendre : “de toute façon, je ne suis pas comme mon frère. Comme dirait mon père, j’ai une mémoire de poisson rouge.”
Et, effectivement, beaucoup de gens continuent à penser qu’une bonne mémoire est un don, quelque chose d’inné qui nous a été donné par les fées au-dessus de notre berceau.
En réalité, les études scientifiques prouvent aujourd’hui que cela est faux, la mémoire n’est pas un don figé mais une capacité à travailler tout comme les muscles.
C’est par de l’attention, de la motivation et la répétition par des entraînements successifs que nous réussissons à mémoriser.
2- La mémoire est immuable
“Non mais madame, c’est bon on a déjà appris ça l’année dernière !”
Attention également à cette idée qui pousse les élèves à croire que ce qu’ils ont su un jour est su pour toujours !
La preuve en est ma difficulté à mener une discussion en allemand aujourd’hui alors j’étais plutôt douée hahaha ! Et d’après vous, pourquoi ? Et bien, tout simplement, parce que je ne parle pas régulièrement la langue donc j’oublie.
Le cerveau est comme une grande armoire avec des casiers dans lesquels on range de nouvelles informations, de nouvelles connaissances. Mais si celles-ci ne sont pas utilisées, actualisées, le cerveau se dit qu’elles ne servent à rien donc il fait du tri. D’où l’importance de réactiver régulièrement les apprentissages. D’où la nécessité de relire régulièrement ses leçons, ses cours.
3 – Apprendre à la dernière minute
Les enseignants qui interviennent dans les classes de 3è répètent souvent aux apprenants d’apprendre régulièrement dès le début de l’année scolaire car, pour les épreuves finales du brevet, ils seront évalués sur des connaissances qui concernent le programme de toute l’année.
Beaucoup d’élèves s’évertuent à croire :
“Ça ne sert à rien de réviser au fur et à mesure, j’apprendrai juste avant l’évaluation.”
Grossière erreur !! C’est en apprenant régulièrement, en réactivant les connaissances qu’elles vont s’ancrer. Alors que si l’élève ne relit qu’en juin la séquence d’histoire abordée en septembre, ce sera pour lui comme s’il ne l’avait jamais abordée ou bien il en aura oublié beaucoup de son contenu.
C’est ce que met en évidence la courbe de l’oubli d’Ebbinghaus ci-dessous : le taux de mémorisation réel est proportionnel au nombre des ré-apprentissages.
• Le fait d’espacer chaque réapprentissage permet une meilleure fixation des savoirs.
• Le “sur-apprentissage”, c’est-à-dire le fait de continuer à apprendre des éléments en sus, permet de les oublier moins vite.

4- 10% de son cerveau
“Mais madame, ce n’est pas de ma faute ! J’ai utilisé toute la capacité de mon cerveau, je n’ai plus de place !!!”
Là encore l’idée reçue selon laquelle nous n’utilisons que 10 % de la capacité de notre cerveau est un autre neuromythe.
Les neurosciences montrent aujourd’hui, par l’intermédiaire d’une IRM, que toutes les zones du cerveau ont leur utilité mais qu’elles ne sont pas toutes activées en même temps et fort heureusement !!!
5- Surligner et Relire
“C’est bon madame, j’ai surligné les mots importants dans mon cours et j’ai relu.”
Beaucoup des apprenants pensent qu’il suffit de relire le cours pour le mémoriser. Toutefois, une fois encore, c’est faux !
Apprendre et mémoriser nécessitent des techniques actives et non passives comme celle de relire. Contrairement à ce que les élèves pensent, les enseignants ne donnent pas des devoirs, des exercices pour les ennuyer mais pour qu’ils s’exercent donc qu’ils utilisent les connaissances de façon active et ainsi, qu’ils favorisent leur ancrage.
D’autres méthodes actives recommandées : s’interroger entre camarades, être interrogé par un tiers à la maison, réaliser des flashcards (même principe que les jeux mémory), des cartes mentales appelées aussi mindmaps.
6- L’environnement
Lors d’un conseil de classe, les enseignants constatent que les notes de Marie ont chuté ce trimestre dans presque toutes les matières. Le professeur principal confie croire que Marie se fait harceler dans la cour de récréation.
Et alors, quel rapport avec la mémorisation, me direz-vous ?
Et bien c’est une erreur que de continuer à penser que l’environnement des élèves ne joue pas un rôle dans les apprentissages. À cause du stress ressenti du fait du harcèlement, Marie aura des difficultés à être attentive en cours, à se concentrer, donc à apprendre et mémoriser.
Les praticiens en psychopédagogie positive le savent bien et utilisent une méthode globale Tête/Coeur/Corps pour aider les apprenants.
C’est aussi la raison pour laquelle nous vous proposerons des ateliers APPRENDRE À APPRENDRE sur la mémorisation dans les apprentissages pendant les congés de Toussaint. Pour en savoir davantage, cliquez sur ce lien.
7- L’hygiène de vie
“Je me suis couché tard pour finir d’apprendre mon cours pour l’évaluation !”
“ Et moi, j’ai pas eu le temps de prendre mon petit-déjeuner !”
À ces deux élèves, l’enseignant que c’est faux que de croire qu’une bonne hygiène de vie, ça ne sert qu’à rester en bonne santé !
Il leur expliquera qu’un sommeil en qualité et en quantité suffisante est essentiel pour mémoriser.
Il leur dira également qu’une alimentation équilibrée, c’est aussi pour prendre soin de son cerveau.
AUTRES SOURCES UTILES :
