Réalisateur et acteur accomplis, Guillaume Canet a connu une enfance singulière, du fait de sa passion pour l’équitation et de sa dyslexie. Retour sur les difficultés engendrées par ce trouble de l’apprentissage particulièrement gênant, qui a largement façonné son caractère d’aujourd’hui.

« Cette anxiété, cette colère de ne pas être à la hauteur à l’école »
Né le 10 avril 1973 à Boulogne-Billancourt, Guillaume Canet vit dans le haras familial, situé dans la région de Rambouillet. Passionné de chevaux, il rêve de devenir cavalier de saut d’obstacles. Très prometteur, il s’entraîne en compétition à haut niveau dès le plus jeune âge. Comme il montait beaucoup à cheval, lorsqu’il arrivait à l’école, il puait le fumier : « j’étais regardé d’une certaine manière », se rappelle-t-il[1].
Au regard des autres s’ajoutent les difficultés liées à sa dyslexie. Ce trouble d’origine neurologique affecte sa capacité à lire, à reconnaître et à reproduire le langage écrit. Touchant 4 à 5 % des élèves d’une même classe, il est fréquent, mais non moins gênant.
En réponse à ses lacunes à l’école, « il y avait cette anxiété, cette colère de ne pas être à la hauteur à l’école, comme les autres. » 1 Entre sa passion pour les chevaux qui le laissent en marge et sa dyslexie, « ça forge forcément un manque de confiance »1.
Le soutien de Marion Cotillard pour ses scénarios
Lorsqu’une mauvaise chute à cheval l’écarte d’une carrière professionnelle, Guillaume Canet se tourne vers la comédie et l’art dramatique, comme d’autres avant lui, à l’image de Steven Spielberg, également dyslexique. Aujourd’hui, il est non seulement un acteur reconnu, mais un réalisateur tout aussi accompli.
À cause de sa dyslexie, il n’a jamais associé la lecture avec le plaisir. Comme tous les dyslexiques, il adopte des stratégies pour compenser ses difficultés. Par exemple, lorsque ses scénarios sont finalisés, il les fait lire à Marion Cotillard, dont il partage la vie depuis 2007.
« Je ne lui soumets pas tous mes scénarios, mais la plupart. Elle pinaille surtout pour les films que je réalise et dans lesquels elle joue. Elle a un regard très exigeant, ce qui est à la fois formidable et nécessaire. Je lui demande de ne pas hésiter à me dire tout ce qui la dérange dans le scénario, pour que l’on soit en parfaite adéquation sur le tournage », a-t-il notamment dévoilé[2].
Notons qu’elle a souvent joué sous la direction de Guillaume : Les Petits Mouchoirs (2010), Blood Ties (2013), Rock’n Roll (2017), Nous finirons ensemble (2019) et Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu (2023). Sans parler de leurs collaborations en tant qu’acteurs dans Jeux d’enfants (2002), Le Dernier Vol (2009) ou encore pour le doublage Les Minions (2015).
Guillaume Canet, un « éternel insatisfait »
Aujourd’hui, l’enfance de Guillaume Canet a irrémédiablement forgé son caractère. Héritage de son passé dyslexique, il n’est pas toujours à l’aise en public, par crainte notamment de ne pas avoir le bon mot…
Malgré le succès qu’il rencontre, « je suis un insatisfait pathologique, avec un manque de confiance permanent, une petite parano constante, qui me dit que tout le monde fait mieux que moi, et que moi, je ne fais jamais assez bien. »[3]
[1] Citations : https://www.santemagazine.fr/actualites/actualites-sante/savez-vous-de-quel-trouble-guillaume-canet-a-souffert-a-lecole-1108184
[2] Citation : https://www.purepeople.com/article/elle-pinaille-surtout-pour-marion-cotillard-intransigeante-avec-guillaume-canet-sur-un-sujet-precis-il-balance_a532832/1
[3]Citation : https://www.psychologies.com/culture/divan-de-stars/Guillaume-Canet-Aujourdhui-je-sais-quand-je-dois-marreter