Parmi les troubles des apprentissages les moins connus figure la dysphasie qui altère l’acquisition du langage oral. Contrairement aux troubles de l’articulation, aux bégaiements ou au simple retard de parole, il s’agit d’un dysfonctionnement durable : il affecte l’expression et la compréhension orale. Découvrez, ci-dessous, les témoignages de parents, confrontés quotidiennement aux difficultés de communication avec leurs enfants.
Au début, « un dialogue de sourds permanent »
Dès les premiers jours de vie, les parents apprennent à connaître leur enfant, à le décoder et trouver naturellement des moyens de communiquer avec lui. À l’arrivée du langage, les échanges sont perturbés par la dysphasie.
« Au niveau expressif, il y a beaucoup de frustrations de son côté et du mien, car on ne se comprend pas, c’est un dialogue de sourds permanent. Au niveau de la compréhension, quand je lui parle, il ne comprend pas », témoigne la maman de Clément, 7 ans.[1]
Un mur social pour l’enfant dysphasique
Mais cette incompréhension ne se limite pas au cercle familial… À l’image de l’histoire de Paul, 4 ans. Alors qu’il joue tranquillement avec un copain chez lui, il l’interpelle et dit « Mer sal ô ». Son copain réplique alors « Arrête de dire des vilains mots ». Étonné par sa réaction, il se tait et reprend son activité. En réalité, il voulait simplement partager avec son ami son enthousiasme pour ses prochaines vacances à la mer, où il jouera dans le sable et dans l’eau…
Malheureusement, ces difficultés d’expression sont fréquentes et entraînent souvent le mutisme de l’enfant dysphasique, mais peuvent aussi développer d’autres troubles comportementaux (agressivité, colère…).
Les parents, essentiels pour détecter et accompagner
Tout le monde s’accorde à dire que les parents sont les mieux placés pour déceler les signes de dysphasie. Mais il est tout aussi essentiel qu’ils se fassent eux-mêmes accompagner pour maintenir la communication avec leur enfant. La guidance parentale permet de comprendre le trouble DYS et de mieux l’appréhender.
Avec elle, « j’ai enfin compris comment il fonctionnait. Cela m’a ouvert les yeux. Je dois moi changer de comportement, de manière de communiquer avec lui. Cela exige un sacré travail sur soi-même. Quand je m’adresse à lui, je dois d’abord attirer son attention, « Clément regarde-moi », ok je l’ai accroché, puis je peux formuler des phrases courtes, des mots simples, je dois simplifier un maximum la communication » explique la maman de Clément1.
La rencontre avec d’autres parents d’enfants dysphasiques (ou autres DYS) est également bénéfique : ils vivent la même chose, ils se comprennent, ils peuvent partager les frustrations, les peurs pour l’avenir que les autres parents ne connaissent pas.
En résumé, au-delà des aides professionnelles à dispenser pour votre enfant dysphasique (orthophonistes, psychologues, etc.), il est tout aussi essentiel de savoir demander un accompagnement pour soi-même, à l’image de la guidance parentale ou du coaching parental. Des outils essentiels pour savoir comment réagir et poser un cadre bienveillant à la maison.
[1] Citation : https://www.ufapec.be/nos-analyses/1117-dysphasie-accompagnement-parents.html
