La dyspraxie affecte la capacité à effectuer certains gestes et activités volontaires. Fréquente, elle toucherait un enfant par classe. Trop souvent assimilée à de la maladresse, son diagnostic est malheureusement retardé. L’œil d’un psychomotricien pourrait faire la différence et accélérer la prise en charge de ce trouble de l’apprentissage. Explications.

Les fonctions motrices affectées par la dyspraxie
Les enfants dyspraxiques enregistrent des difficultés au niveau des fonctions motrices fines, ce qui se répercute sur l’écriture manuscrite.
Avec un déficit de la motricité fine, l’enfant dyspraxique éprouve des difficultés dans la vie quotidienne pour utiliser des couverts, attraper une balle, jouer un instrument ou encore faire ses lacets.
À l’école, il peine à découper, dessiner, écrire… Or, l’écriture manuscrite occupe quotidiennement 30 % à 60 % de leurs activités scolaires. Chez les enfants dyspraxiques, le processus comme le résultat sont altérés : écriture lente, lettres irrégulières ou déformées, agencement des lettres et des mots, désordonné, mauvais suivi des lignes et des hauteurs de lettres, etc.
Notez que cet état peut être accentué s’il est contraint d’écrire vite ou dans un espace donné.
La détection du Trouble Développement de la Coordination (TDC)
Le Trouble du développement de la Coordination (TDC) ou dyspraxie est difficile à diagnostiquer. Souvent, les enfants trouvent des stratégies de compensation ou d’évitement pour « cacher » ces dysfonctionnements.
Mais, avec ce handicap invisible, l’automatisation du geste est empêchée. Dès lors, l’enfant doit réaliser deux tâches simultanées – écouter et écrire – qui rend ce travail encore plus difficile, voire impossible. Malgré ses efforts considérables, il apparaît irrévocablement maladroit, et son entourage lui renvoie constamment une image négative.
Le diagnostic de la dyspraxie permet à l’enfant comme aux parents d’enfin comprendre la situation.
L’œil et la rééducation précieuse du psychomotricien
Avec une rééducation psychomotrice, le professionnel met en place un « projet psychomoteur » avec des objectifs aisément compréhensibles par l’enfant. Ainsi au cœur de sa propre rééducation, il est véritablement acteur de ses progrès.
Les parents peuvent, quant à eux, bénéficier de l’aide du psychomotricien pour adapter leur comportement et leur environnement et mieux encourager les réussites de leur enfant. Souvent déroutés par ce besoin de répétition, ils comprennent ainsi que certains aspects des apprentissages prennent davantage de temps pour être assimilés, appliqués et généralisés.
Au fil des séances, le psychomotricien réinstaure un climat de confiance entre les adultes et l’enfant dyspraxique. Ainsi sécurisé, il sera davantage motivé à montrer de l’intérêt à l’effort. Un élément indispensable à ses progrès, dans la mesure où l’une des principales difficultés de la dyspraxie est de réinvestir ses succès, lorsque l’effort s’interrompt.
En fonction des besoins, le psychomotricien va travailler sa motricité globale ou fine, les gestes simples ou complexes, uniques ou en séquence. Il va imaginer des exercices pour éprouver son agilité, son équilibre, la stabilité du tronc ou encore la coordination du mouvement. Il fera tout le nécessaire pour mettre l’enfant sur la voie de l’autonomie.
S’il est indispensable à la rééducation d’un enfant dyspraxique, le psychomotricien peut être secondé par le travail de l’ergothérapeute, le kinésithérapeute ou encore l’ostéopathe. N’hésitez pas à consulter notre annuaire pour trouver le professionnel près de chez vous !