Si l’on estime à environ 400 000 personnes touchées en France, le syndrome d’Asperger reste souvent non ou mal diagnostiqué, à cause d’une méconnaissance de ses caractéristiques. En effet, s’il intègre les Troubles du Spectre Autistique (TSA), il a ses propres critères de diagnostic…Présentation.

Qu’est-ce que le syndrome d’Asperger ?
Révélé par le docteur Hans Asperger, un psychiatre autrichien en 1943, le syndrome d’Asperger n’a été reconnu officiellement qu’en 1994 par le DSM-IV (manuel de diagnostic américain) et par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé).
Il s’agit d’un trouble du développement neurobiologique qui affecte la manière de communiquer et d’interagir. Si le corps, le cerveau et les sens des autistes asperger reçoivent bien les informations correctement, un défaut d’analyse les empêche de traiter ces données. Dès lors, ils ont une appréciation plus confuse de la vie et de leur environnement.
Quelle est la différence avec l’autisme classique ?
Contrairement aux autistes « classiques », les personnes atteintes du syndrome d’Asperger ne souffrent ni de retard de langage ni de déficience intellectuelle. Pour obtenir ce diagnostic de « Autisme de Haut Niveau », il faut présenter, au-delà des critères habituels, un quotidien intellectuel supérieur à 70.
Certains Asperger, les plus médiatisés, sont dotés de capacités impressionnantes – notamment dans le calcul mental ou la mémorisation. Mais selon le site Actions pour l’Autisme Asperger, en 2022, 80 % des « Aspies » n’étaient pas diagnostiqués…
Il faut dire que l’apparition des problèmes associés à ce TSA est généralement plus tardive que pour l’autisme – et certains adultes sont parvenus, sans le savoir, à compenser et à composer avec leur différence.
Quelles sont les grandes caractéristiques des Aspies ?
Les symptômes du syndrome d’Asperger se résument en 5 grands axes :
- Difficultés de communication verbale ou non-verbale : le ton de la voix, les métaphores, le sens figuré ou encore l’ironie et le langage précieux sont des éléments difficiles à interpréter pour un Asperger ;
- Difficultés de socialisation : gêné dans leurs interactions sociales, il est mal à l’aise en groupe, il peine à se faire des amis, à comprendre les conventions sociales, à reconnaître ou gérer les émotions… ;
- Atteintes neurosensorielles : un Asperger souffre de maladresse motrice, d’un contact oculaire pauvre ainsi que de perceptions sensorielles exacerbées (hypersensibilité aux bruits, à la lumière, aux odeurs…) ;
- Besoin de routine : éprouvant des difficultés d’adaptation aux changements et aux imprévus, ils s’attachent à des routines, des comportements répétés et stéréotypés qui le rassurent ;
- Centres d’intérêt limités : un « Aspie » a des intérêts restreints en nombre et/ou très forts en intensité – ce qui peut rapidement constituer ses principaux ou seuls sujets de conversation.
À l’image des troubles DYS et des autres troubles neuroatypiques comme le TDAH ou le TSA, la détection précoce est souvent la clé d’une meilleure intégration et d’une meilleure prise en charge du syndrome d’Asperger. N’hésitez pas à vous rapprocher d’un neuropsychologue formé au diagnostic et présent dans l’annuaire DYS-POSITIF.