Perturbant le quotidien et la scolarité des enfants, la dyspraxie affecte leurs gestes, les rendant maladroits. Fréquemment dépistée à l’école, elle se révèle avec un bilan médical pluridisciplinaire, susceptible de déclencher des aménagements. Découvrez comment accompagner votre enfant dyspraxique en classe élémentaire, afin qu’il poursuive ses études avec le meilleur soutien possible.

Les répercussions de la dyspraxie en classe élémentaire
Si un enfant dyspraxique est rapidement mis en difficulté à l’école maternelle, ses troubles vont se poser sur les apprentissages fondamentaux en classe élémentaire – à savoir, la lecture, l’écriture et les mathématiques.
Généralement, les enfants dyspraxiques ont de bonnes aptitudes phonologiques et phonémiques – d’autant plus fortes, si elles ont été travaillées en maternelle. Seuls les enfants souffrant de Dyspraxie Visuo-Spatiale sont gênés dans l’apprentissage de la lecture, notamment parce qu’ils peinent à poser leur regard et donc à mémoriser les mots globalement.
Dans la mesure où les enfants dyspraxiques ont des difficultés à automatiser les gestes, ils rencontreront forcément des problèmes au niveau de l’écriture. Ils vont se contracter sous l’effort et peiner à se repérer dans l’espace plan, entre les lignes, les marges et les carreaux.
En mathématiques, les enfants dyspraxiques souffrent de leurs troubles de l’organisation du regard et de la structuration spatiale – notamment en numération, qui suppose de coordonner plusieurs actions. En effet, il leur faudra parcourir des yeux la collection, pointer chaque objet une seule et unique fois et réciter oralement la comptine numérique. Ces tâches simultanées rendront la numération compliquée – ce qui compromettra la conception même du nombre…
Les aménagements pédagogiques pour les dyspraxiques
Heureusement, sur la base d’un bilan pluridisciplinaire, précisant la nature et le degré d’intensité de la dyspraxie, il est possible de faire quelques aménagements scolaires en classe élémentaire, pour soutenir son apprentissage.
Au niveau de la lecture, il s’agit d’adopter systématiquement la même police de caractères, de préférence script, avec une certaine taille, des espaces entre les mots et des interlignes plus conséquents. Idéalement, il faut y ajouter des repères colorés : par exemple, marquer le début de la ligne avec un point vert, la fin avec un point rouge, surligner chaque ligne avec une couleur différente, en suivant la même séquence…
La méthode préconisée est la voie analytique, avec le déchiffrage des mots, syllabe après syllabe. Traditionnellement, on utilise une couleur par syllabe, le gris pour les lettres muettes et le noir pour les mots outils.
Au niveau de l’écriture, il s’agit de privilégier le recours à un clavier d’ordinateur, pour limiter la fatigue des enfants dyspraxiques. Il faut fournir des photocopies, scanner les textes et surtout, donner un sens à cet exercice, comme écrire pour se souvenir, pour raconter, pour remercier, etc. afin de les motiver. Enfin, il faudra veiller à ce qu’ils adoptent une bonne posture corporelle, quitte à solliciter les conseils d’un ergothérapeute sur ce point.
Enfin, au niveau des mathématiques, les enfants dyspraxiques peuvent utiliser des objets ou des jetons pour compter, recourir à des tableaux colorés, pour organiser les unités, dizaines, centaines…etc. À noter que l’accès à la géométrie est très difficile à cause de l’utilisation des outils comme le compas, le rapporteur, l’équerre : il faudra privilégier l’utilisation de logiciels spécialisés, pour pallier cette difficulté.