La dysgraphie affecte durablement le geste d’écriture : les élèves atteints de ce trouble spécifique de l’apprentissage peinent à automatiser leur geste, rendant leur production lente, illisible et/ou désordonnée. Or, cette surcharge cognitive peut freiner leurs apprentissages. Heureusement, il existe des aménagements au collège pour la soulager et ainsi soutenir leur réussite scolaire.

Préparer et aménager les supports de cours
Face à un élève dysgraphique, il est recommandé de varier les pratiques pédagogiques. Par exemple, l’enseignant peut prévoir différents moyens de répondre aux questions, promouvoir le travail collaboratif, mettre l’accent sur les réponses orales ou encore ne pas regarder la qualité de l’écriture.
Pour l’accompagner, l’enseignant peut également fournir des documents adaptés à son profil : généralement, il est recommandé d’utiliser une feuille polycopiée uniquement sur le recto, écrite dans une police Arial de taille 14, avec un interligne de 1,5. Idéalement, l’enseignant fournit des résumés pré-écrits, à la fois faciles à lire et faciles à comprendre.
Lorsque l’enfant dysgraphique doit intervenir dessus, il faut prévoir de grands espaces et une mise en page aérée, même dans les textes à trou.
Notez que certains aménagements prévoient l’utilisation d’un ordinateur pour permettre à l’enfant de se concentrer sur le contenu plutôt que sur son écriture. Mais il faut alors l’accompagner dans la découverte de l’outil : comment taper au clavier, organiser ses documents, utiliser les logiciels adaptés, etc.
Aider l’enfant dysgraphique pendant les cours
Un enseignant formé aux difficultés de la dysgraphie peut différencier ses supports pour réduire la prise de note, s’assurer que l’enfant soit correctement assis, autoriser les évaluations orales ou lui accorder plus de temps (aménagement souvent préconisé dans le cadre du Plan Personnalisé de Scolarisation PPS).
Pour l’accompagner dans les travaux d’écriture, il peut lui donner la possibilité de prendre une photo du tableau ou valoriser l’entraide avec les élèves qui écrivent plus vite. Idéalement, l’enseignant doit proposer des feuilles aux lignages adaptés à son profil. Notez qu’il peut aussi proposer un manchon pour faciliter la prise de stylo…
Évaluer la pratique et l’ajuster après les cours
Au terme de son cours, l’enseignant peut proposer de photocopier les notes d’un camarade de classe. Lors des évaluations, il ne peut se concentrer que sur la compétence visée, faisant abstraction de l’orthographe et de la grammaire. Autre alternative, proposer un moyen d’évaluation qui ne passe pas par l’écrit.
L’enseignant peut toujours améliorer ses pratiques face à un élève dysgraphique en se renseignant sur les conseils des professionnels de santé intervenant dans sa rééducation, tels que les ergothérapeutes, les graphothérapeutes ou les orthophonistes. À leur contact, il pourra apprendre à valoriser les efforts et les progrès de l’élève dysgraphique même s’il échoue…
Bon à savoir : l’association DYS-POSITIF délivre une formation à destination des enseignants pour mieux comprendre les troubles DYS et TDAH, développer des stratégies pédagogiques adaptées et découvrir des outils et ressources conçus spécifiquement pour ce public.