Les personnes présentant un Trouble du Spectre Autistique (TSA) sont particulièrement sensibles aux stimulations de l’environnement et peinent à décoder le fonctionnement implicite des relations sociales, entraînant des réactions émotionnelles excessives. Avec le Dispositif d’Auto Régulation (DAR), elles apprennent, aux côtés de professionnels, l’autodétermination et la métacognition, essentielles pour gérer ces difficultés quotidiennes.
L’autorégulation à l’école profite à tous
L’autorégulation est définie par la capacité d’une personne à maîtriser ses pensées, ses émotions et son comportement. Ses principes généraux reposent sur l’autodétermination – ou le fait de décider soi-même – ainsi que la métacognition – ou le fait de prendre conscience soi-même de ses apprentissages, de ses erreurs et de ses réussites. Appliqués à l’école, cela permet aux enfants de mieux gérer leurs émotions et de mieux réfléchir par eux-mêmes aux enseignements dispensés.
Si les personnes TSA sont particulièrement sensibles à ces bénéfices, les autres élèves profitent aussi du cadre offert par l’autorégulation : avec une pédagogie adaptée à leurs besoins, ils sont plus autonomes et davantage ouverts à une société inclusive. En effet, l’autisme est systématiquement expliqué en début d’année, pour favoriser sa compréhension par tous et pour encourager les autres élèves à prendre de bonnes habitudes à son contact (ne pas parler trop fort, ne pas rire quand il fait quelque chose, ne pas bouger trop vite à côté de lui, etc.).
À noter qu’au-delà des TSA, cette approche d’autorégulation sert aussi les enfants atteints de troubles DYS et de TDA-H.
Le Dispositif d’Auto Régulation en application
Inscrit dans le Projet éducatif global de la ville de Quimper, le DAR s’invite dans l’école publique Kervilien depuis le début du mois de février 2024. Dans le Finistère, c’est le deuxième dispositif de ce genre, après celui de Brest, mis en place en 2021.
Actuellement, il concerne deux enfants âgés de 6 à 11 ans, mais devrait en accueillir 6 à la prochaine rentrée scolaire, puis 10 l’année suivante. Si ces enfants présentent tous un TSA, ils ne doivent pas avoir besoin d’un suivi par un Accompagnant d’Élève en Situation de Handicap (AESH), pour intégrer le dispositif.
La particularité du DAR est d’intégrer une équipe médico-sociale dans l’école : elle est composée d’une éducatrice spécialisée, d’un accompagnant éducatif et social (AES) et d’une neuropsychologue. En septembre prochain, elle sera complétée par un enseignant surnuméraire – entre autres, pour suppléer l’enseignant de la classe ordinaire ou co-intervenir avec lui.
À l’école maternelle et élémentaire de Kervilien, à Quimper, l’équipe dispose d’une salle d’autorégulation : si elle ressemble à une salle de classe normale, elle est uniquement réservée à l’accueil des enfants TSA, lorsqu’ils en ressentent le besoin. Elle sert à la tenue d’ateliers divers (organisation du travail, habiletés sociales, problèmes d’adolescentes, etc.) et d’enseignements complémentaires.
Ces élèves bénéficient d’une scolarisation en classe ordinaire et d’un accompagnement de 5 ans maximum.
Au-delà des deux DAR dans le Finistère, environ 70 autres établissements, du primaire au collège, bénéficient de cette approche depuis 2020, à l’image de l’école Jean Moulin de Castelnau-le-Lez. Peut-être y en a-t-il un autour de vous ?
