Il n’existe pas, à ce jour, de traitement capable de guérir entièrement le TDAH – Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité. Les prises en charge proposées aujourd’hui ont pour objectif d’atténuer les symptômes du trouble en vue de limiter ses conséquences dans la vie quotidienne de l’enfant : difficultés scolaires notamment, mais également manque de confiance en soi, comportement opposant, etc.
Étant donné la complexité du TDAH, cette prise en charge est multidisciplinaire et doit comprendre une approche à la fois médicamenteuse et non médicamenteuse, et ce, sur plusieurs plans : social, familial, psychique et éducatif.
TDAH médicament : quand doit-on envisager la prise de médication ?
Il est à noter que la prise de médicaments n’est pas obligatoire dans le cas d’un TDAH. Seule une évaluation médicale peut justifier ce type de traitement et encore, il n’est généralement prescrit qu’à l’âge adulte. Mais bien sûr, tout dépend de la nature des symptômes, de leur gravité et des difficultés qu’ils engendrent dans la vie de l’enfant.
La prise de médicaments ne doit être envisagée que lorsque les autres mesures thérapeutiques, non médicamenteuses, n’ont pas été efficaces, c’est-à-dire qu’ils n’ont apporté aucune amélioration notable au bout de 6 à 12 mois. Cette alternative est également recommandée lorsque les améliorations sont constatées, mais ne suffisent pas à alléger la souffrance rencontrée par l’enfant aussi bien au niveau psychologique, social, affectif, mais surtout scolaire.
Le traitement par les médicaments est ainsi indiqué en supplément à d’autres approches non médicamenteuses, à visée comportementale et/ou pédagogique. Alors que celles-ci se concentrent généralement sur les symptômes associés au TDAH, les médicaments eux, vont s’attaquer directement aux symptômes clés du trouble à savoir le déficit de l’attention, l’impulsivité et l’hyperactivité. La prise en charge, lorsqu’elle est à la fois non-médicamenteuse et médicamenteuse ainsi, est beaucoup plus efficace !
TDAH médicament : le méthylphénidate
Pour atténuer les symptômes du TDAH, les médecins préconisent généralement la prise de méthylphénidate. Plus connu comme étant le « Ritaline », le Concerta ou le Quasym, il s’agit d’un psychostimulant qui va agir sur le cerveau en augmentant le taux de dopamine et de noradrénaline dans le cortex frontal et dans la région sous-corticale.
Les effets du traitement sur le court terme
La prise de psychostimulant a des effets immédiats sur les symptômes caractériels du TDAH. Il permet, sur le court terme, de calmer l’enfant et donc d’améliorer sa concentration et son attention, ce qui a pour conséquence directe :
- La diminution significative de l’hyperactivité ;
- La diminution du comportement opposant ;
- L’augmentation de l’autocontrôle ;
- La réduction de l’impulsivité ;
- La diminution de l’agressivité.
Les effets du traitement sur le long terme
En améliorant les capacités de concentration et d’attention de l’enfant hyperactif, le méthylphénidate va avoir des effets positifs sur sa vie, dans sa globalité.
- Sur le plan social : en diminuant l’agressivité et l’agitation physique ainsi que la plupart des troubles du comportement ;
- Sur le plan psychoaffectif : en diminuant le sentiment de frustration et en restaurant l’estime de soi ;
- Sur le plan scolaire : en améliorant ses notes grâce à une meilleure mémorisation des leçons et à l’accomplissement des devoirs.
TDAH médicament : les conditions de prescription
Plusieurs études ont montré l’efficacité du méthylphénidate par rapport au placebo. Néanmoins, il ne faut pas oublier qu’ayant une structure chimique avoisinant l’amphétamine, cette molécule est de la famille des « stupéfiants ». Il est donc soumis à des conditions de prescription particulière.
- Il doit être prescrit sous ordonnance médicale, fournie par un spécialiste du milieu hospitalier soit un pédiatre, un neurologue ou un pédopsychiatre ;
- Il est prescrit aux enfants scolarisés souffrants de TDAH, à partir de six ans ;
- Il n’est prescrit que lorsque les approches non médicamenteuses ne suffisent plus à gérer les conséquences du TDAH et lorsque celles-ci deviennent dommageables à l’enfant ;
- Il doit être prescrit en supplément à d’autres mesures correctives : psychologique, éducative, sociale, etc.
La posologie
En règle générale, la prise ne doit jamais dépasser les 1mg/kg/jour sans jamais dépasser les 60mg/jour. Cependant, la dose va varier d’un enfant à l’autre, selon le poids, mais également la manifestation du trouble ainsi que le degré de tolérance constaté chez chaque individu. Pour commencer, le médecin va prescrire la dose la plus faible possible, soit 0.3mg/kg/jour, qu’il augmentera et adaptera par la suite, selon les cas et les besoins du patient. Pour le médecin, la dose devra respecter les conditions suivantes :
- La dose la plus faible produisant des effets thérapeutiques notables ;
- La dose nécessaire qui ne produit aucun effet indésirable ou à contrario, celle qui produit des effets indésirables minimes ou bien tolérés.
Selon la dose prescrite, la prise du médicament pourra être repartie dans la journée :
- En 2 prises pour le médicament à libération lente et prolongée, dans la mesure où ses effets peuvent durer jusqu’à 6 à 8 heures ;
- Jusqu’à 3 prises pour le médicament à libération immédiate, étant donné que ses effets s’estompent au bout de deux heures maximum.
Quelle est la durée du traitement TDAH ?
La durée du traitement dépendra des effets positifs et négatifs constatés par les parents et le médecin traitant au bout d’une phase test d’un mois ou d’un mois et demi. Dès lors que la dose prescrite est considérée comme efficace et tolérée par l’enfant, le spécialiste définira la durée de la prise en se basant sur un seul principe :
« Le moins que possible, seulement quand c’est nécessaire »
Ainsi, selon le degré de sévérité du TDAH, le médecin peut proposer :
- Un traitement discontinu, qui se limite à une prise pendant les périodes scolaires où la concentration et l’attention sont indispensables. La prise du méthylphénidate est alors interrompue pendant les weekends et pendant les vacances.
- Un traitement continu, qui se traduit par une prise constante et ininterrompue même pendant les périodes non scolaires si les conséquences du trouble déficitaire de l’attention impactent sur la vie de l’enfant en général.
Après la phase test de quelques semaines, une période d’observation sera également prévue pour une année scolaire entière. Cette période sera déterminante, car elle permettra de décider de la nécessité ou non de poursuivre un traitement continu pendant plusieurs années. Dans le cas contraire, on procèdera à un arrêt progressif si les symptômes s’atténuent, et ce, que cela soit grâce au médicament ou aux efforts de l’enfant pour contourner ses difficultés, ou les deux combinés.
Dans la majorité des cas, le traitement dure plus d’une année, voire plusieurs années d’affilée. Cependant, si les effets secondaires, même légers, commencent à devenir trop importants – comme la perte de poids par exemple, une pause thérapeutique pendant les vacances peut être envisagée.