La dyspraxie, liée à une mauvaise représentation du corps ? – DYS-POSITIF
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La dyspraxie, liée à une mauvaise représentation du corps ?

Affectant la capacité à effectuer volontairement certains gestes et actions, la dyspraxie touche entre 5 à 7% des enfants de 5 à 11 ans, avec une nette prédominance chez les garçons. Une récente étude de l’INSERM prouverait que ce trouble de la coordination serait en partie causé par une mauvaise représentation de son corps dans l’espace. Explications.

Les risques de dyspraxie sévère, limités par une prévention précoce ?

La représentation et l’appréhension du corps des dyspraxiques

Compliquant aussi bien la vie quotidienne que les apprentissages, la dyspraxie génère des difficultés à réaliser certaines tâches motrices, comme celle d’écrire, de nouer ses lacets, de se brosser les dents ou de jouer à la balle.

Suite à des observations menées auprès de dyspraxiques, la chercheuse Alice Gomez pense que ce trouble DYS est lié à une mauvaise représentation et appréhension de leur corps, ce qui les empêche de se mouvoir aisément dans l’espace et de reproduire correctement des mouvements.

Sur la base de cette hypothèse, elle a réuni 17 enfants dyspraxiques, âgés de 8 à 12 ans, 20 autres sans troubles, ainsi que 20 adultes non-dyspraxiques. Sur ce public, elle a mené plusieurs tests :

  • Test sensoriel : le participant, droitier, est assis avec un bandeau sur les yeux. Quand le chercheur le touche sur la main ou le pied gauche, il doit décrire précisément l’endroit du contact. Le résultat du test souligne la réelle difficulté de cet exercice chez les dyspraxiques, contrairement aux autres, jeunes comme adultes : « C’est un peu comme s’ils avaient de grosses moufles et qu’ils devaient vivre avec, au quotidien », précise Alice Gomez[1].
  • Test moteur : le participant pose ses mains sur un écran et lève uniquement le doigt sous lequel la lumière s’allume. L’ensemble de l’échantillon de personnes a correctement réalisé cet exercice, mais les dyspraxiques ont davantage effectué de mouvements parasites (la levée involontaire de doigts à proximité ou sur l’autre main).

Pour la chercheuse, « la construction mentale des différentes parties du corps, de leur position dans l’espace et de l’image qu’on perçoit de soi-même, se fait mal chez ces enfants ». 1

Le programme EnCor, pour une prévention précoce

Sur ce postulat, Alice Gomez veut développer des approches préventives, pour réduire les risques de dyspraxie sévère. Pour cela, depuis le mois de janvier 2024, 600 enfants de 4 à 6 ans, répartis dans plusieurs maternelles, participent au Programme EnCor (« Enfant et Corps »). Cette expérience, soutenue par des instituteurs volontaires, impose la réalisation quotidiennement pendant 3 semaines d’exercices sensoriels et moteurs.

Le programme prévoit 18 ateliers ou séances, accessibles pour les enfants de Moyenne et Grande Section. Par exemple, une gym du visage, une introduction à la Langue des Signes, une comptine « Le nom des doigts », etc.

« L’objectif est d’améliorer la motricité des enfants, mais aussi leurs compétences académiques, qui s’appuient sur des représentations physiques, telles que les mathématiques », précise Alice Gomez1. Irrévocablement durable, l’intensité de la dyspraxie pourrait alors être atténuée, dès le plus jeune âge


[1] Citation : https://www.inserm.fr/actualite/la-dyspraxie-est-liee-a-une-alteration-de-la-representation-de-son-corps/

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