La dyslexie se matérialise par des difficultés à décoder les mots écrits — altérant à la fois la lecture et la compréhension : d’origine neurologique, ce trouble de l’apprentissage ne sous-entend pas un défaut d’intelligence, mais un fonctionnement du cerveau différent. Pour compenser ces effets, la méthode syllabique ou apprentissage de la lecture « à l’ancienne » est une des pistes envisagées…
Qu’est-ce que la méthode syllabique ?
Au-delà des mesures universelles qui peuvent aider un enfant dyslexique (police de caractère, aération des textes, couleurs…), il existe des méthodes d’apprentissage de la lecture, qui peuvent s’avérer pertinentes : l’approche globale, qui consiste à apprendre à lire les mots dans leur intégralité s’oppose à l’approche syllabique qui les découpe…
Également appelée « B.A. BA », la méthode syllabique suppose d’associer les phonèmes (sons) aux graphèmes (lettres) lors de la lecture. Par exemple, le mot « bateau » est composé de 6 lettres, les 3 premières formant le bon son pour sa lecture, alors que les 3 dernières constituent un son complexe, qui ne fonctionne qu’en les combinant entre elles.
Cette lecture combinatoire s’appuie sur la conscience phonologique de chaque enfant — des sons qu’il entend et prononce depuis son plus jeune âge. La méthode syllabique aborde la lecture en découpant les mots en syllabes (« ba — teau »).
Comment faire aimer la lecture aux dyslexiques ?
Chaque apprenant est différent, car un enfant dyslexique peut avoir des problèmes au niveau, soit de l’identification des mots (dyslexie phonologique), soit de la reconnaissance du mot dans sa globalité (dyslexie de surface), soit des deux (dyslexie mixte). Quelles que soient ses difficultés, l’enjeu est de lui faire aimer la lecture…
Dès lors, pourquoi ne pas essayer la méthode Appili, qui combine la méthode syllabique avec un peu d’humour ? Créée par un orthophoniste, Benjamin Stevens, elle s’appuie sur des illustrations, pour rendre l’apprentissage plus ludique et plus dynamique : ses mises en scène améliorent la mémorisation, sa mise en forme est adaptée à ce public (taille et police de caractère), ses pictogrammes conseillent sur le positionnement des lèvres et des dents.
Sinon, il existe d’autres manuels, plus classiques, qui s’appuient sur la méthode syllabique, comme la « méthode Boscher », « Léo et Léa », « En riant » ou encore « Je lis, j’écris »
Comment accompagner efficacement son enfant ?
En tant que parents, vous pouvez aider votre enfant dyslexique, en aménageant un environnement agréable pour ses études : il doit se sentir en sécurité, dans un espace qui lui plaît. Mais il faut également adopter la bonne attitude pendant sa lecture — à savoir, respecter ses choix et ses envies au maximum et l’encourager, en ne le laissant pas buter longtemps sur un mot.
D’une manière générale, il ne faut jamais dénigrer un enfant dyslexique – source de repli sur soi et d’abandon, plutôt que de motivation. Il faut aussi éviter de le forcer à lire plus vite ou plus fort…
En cas de doutes ou de questions, n’hésitez pas à discuter avec d’autres parents et professionnels, spécialisés dans les troubles DYS, pour accompagner votre enfant de la meilleure manière possible !