Gare aux affichages intempestifs sur les murs en classe ! – DYS-POSITIF
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Gare aux affichages intempestifs sur les murs en classe !

Classiquement, les salles des classes sont vivement décorées : en maternelle et en élémentaire, l’alphabet, les frises numériques, les dates importantes d’histoire, sans oublier les notes sur la « vie de classe » comme les anniversaires des élèves. Au collège, si les murs gagnent généralement en sobriété, ils n’en demeurent pas moins chargés, avec les informations clés concernant la matière étudiée. Pourtant, cet affichage excessif serait finalement contre-productif pour les enfants — et encore davantage pour les enfants porteurs de TSA (Troubles du Spectre de l’Autisme). Explications.

Quel est l’impact des affichages dans la classe pour l’apprentissage des enfants ?

Quel est l’impact de l’affichage sur les enfants ?

De nombreux enseignants prennent du temps pour sélectionner et imprimer les visuels qu’ils disposent soigneusement dans leur classe. L’objectif étant de faciliter la mémorisation des éléments clés de la matière, par l’élève. En effet, le bon sens voudrait qu’une information présente constamment sous ses yeux, soit mieux intégrée par l’enfant.

Pourtant, une étude, menée avec la technique de l’Eye-Tracking, démontre qu’il est finalement plus distrait par cet affichage… Avec une classe visuellement chargée, il papillonne davantage…

Qu’est-ce que l’attention visuelle sélective ?

N’avez-vous jamais remarqué que lorsque vous désirez acheter un modèle de voiture, en particulier, vous ne voyez plus que lui, lorsque vous vous promenez dehors ? Ici, votre cerveau priorise vos besoins, vous rendant plus attentifs aux stimulations en accord avec ceux-ci et rejetant tous les autres (le fait qu’il y ait aussi d’autres modèles de voitures dans la rue). Votre attention visuelle est sélective : elle sélectionne une stimulation et inhibe les autres distractions.

Saviez-vous que prêter attention à ce que l’on fait est la première étape de l’apprentissage ? Or, dans le cadre d’un cerveau en construction, l’inhibition des informations non essentielles n’est pas automatique : cette fonction cognitive se développera plus tardivement et de manière incomplète chez les enfants atteints de TSA. Dès lors, l’enfant ne pourra pas faire le tri et se laissera distraire facilement…

Comment limiter les distracteurs visuels dans une classe ?

Les ergothérapeutes peuvent vous suggérer plusieurs pistes, pour organiser votre classe en fonction du rôle de l’affichage — aide à la mémorisation, référentiel, repérage dans le temps, information, fonction sociale et civique ou fonction affective.

Il convient de raisonner l’affichage en fonction de son utilité et mener une rotation systématique toutes les 3 à 4 semaines. Idéalement, il faut le construire avec les enfants, pour qu’ils puissent se l’approprier pleinement : de manière brève et concise, adopter l’écriture scripte et un code couleur par matière. Enfin, il ne faut pas avoir peur du vide !

Quelques conseils pour limiter l’affichage intempestif, mais essentiel

Si vous voulez aller plus loin, vous pouvez aussi proposer des « box » de travail individuel, pour limiter les distracteurs visuels et permettre à l’enfant de se concentrer. À défaut, vous pouvez choisir la sobriété pour les affichages incontournables :

  • ne pas laisser les 7 étiquettes des jours de la semaine toujours visibles, mais les maintenir dans un classeur pour n’en sortir qu’un ;
  • donner un poster avec l’alphabet à chaque enfant, qu’il pourra sortir en cas de besoin ;
  • dédier un calendrier aux anniversaires des élèves, qui ne sera sorti qu’en début de chaque semaine ;
  • afficher uniquement les mots de la semaine ;
  • proposer les créations des élèves en mode « exposition temporaire » dans la cantine ;
  • etc.

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