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Entrez dans la vie d’un dyspraxique !

Touchant 5 à 7 % des enfants de 5 à 11 ans, majoritairement des garçons, « la dyspraxie est une perturbation de la capacité à effectuer certains gestes et activités volontaires », selon la définition de l’Assurance Maladie. « Ce trouble de l’apprentissage est le résultat d’un dysfonctionnement de la zone cérébrale qui commande la motricité ». Au quotidien, les difficultés sont plurielles, comme le démontrent ces différents témoignages, recueillis par le journal L’Obs.

Découvrez les témoignages de plusieurs dyspraxiques pour mieux comprendre leurs difficultés.

L’incompréhension avant le diagnostic…

« Un jour, en petite section de maternelle, la maîtresse nous fait faire un parcours en sport pendant lequel on doit passer sur un banc. Sauf qu’en sautant du banc, j’ai perdu l’équilibre et je suis tombée sur la tête et je me suis ouvert le front. On m’a ensuite emmené à l’hôpital et l’on m’a recousue. Cette chute était un signe de ma dyspraxie, mais à ce moment-là, mes parents et moi, nous ne le savions pas encore » explique Solène, aujourd’hui âgée de 10 ans[1].

L’année suivante, sa maîtresse invite ses parents à consulter un médecin — ce qui conduit au diagnostic, parfaitement expliqué par Solène : « La dyspraxie, c’est un handicap qui ne se voit pas. Ce n’est pas contagieux, donc je ne peux pas le transmettre à mes parents ou à mes camarades. Et aussi, ça ne se soigne pas avec des médicaments. »

Les difficultés d’un dyspraxique à la maison et à l’école

Chaque jour apporte son lot de difficultés à combattre. Solène peine à se laver les dents avec une brosse à dents manuelle, à cause de la coordination nécessaire aux mouvements d’allée et venue : aujourd’hui, elle préfère le modèle électrique, plus facile à manier. Alice, quant à elle, se fait gronder « car je ne sais pas faire mes lacets, mais c’est d’une difficulté insurmontable pour l’enfant que je suis, d’autant plus que pour me l’apprendre, on me montre en miroir, et ça ne m’aide pas. »[2]

À l’école, Alice ne parvient pas à découper et à colorier sans dépasser. « Mes qualités ne trouvent pas leur place. On ne valorise pas les compétences d’observations, la théâtralisation ou le fait de mettre le ton : tout ceci n’arrive que bien plus tard dans la scolarité d’un enfant. Je passe des heures et des heures à faire mes devoirs et à essayer de former un raisonnement pour que finalement, une heure plus tard, je n’y comprenne plus rien », précise la jeune femme de 34 ans. 2

Dans les activités sportives, Marius qui a aujourd’hui 12 ans souligne ses difficultés : « quand je joue au foot ou au basket, je marque souvent contre mon camp. Je n’arrive pas à me positionner sur le terrain. »[3]

Les stratégies de compensation

Trouble durable de l’apprentissage, les enfants dyspraxiques apprennent seuls ou avec l’aide d’un professionnel à développer des stratégies de compensation, pour chacune de leurs difficultés. Solène s’est entourée de plusieurs spécialistes, comme Astrid, une orthophoniste, pour ne plus mélanger les nombres en mathématiques, de Julie, une psychomotricienne, pour travailler sa coordination et enfin, d’un ergothérapeute, pour taper à l’ordinateur et préparer son entrée au collège.

Alice, quant à elle, a utilisé sa sociabilité : « je comprends vite que je n’y arriverai pas seule et que je vais avoir besoin des autres. Je ne commence à m’épanouir dans ma scolarité qu’à partir du lycée. Là, les professeurs ne me demandent pas d’écrire mots pour mots, ce qu’ils disent et ça me soulage d’une contrainte. À la fac, j’apprends mes cours en faisant réciter mes amies, car je me rends compte que j’ai une très bonne mémoire auditive. »2

Avec une grande persévérance, Marius s’emploie, lui aussi, à réciter ses leçons et à les répéter inlassablement, jour après jour, pour que son cerveau récalcitrant les enregistre : « Je sais que je ne suis pas nul. Il me faut simplement plus de temps pour comprendre et faire les choses. Comme me dit l’orthophoniste : on a tous un ordinateur dans la tête, les autres le branchent normalement, moi il me faut une rallonge. » ». 3

Tous ces dyspraxiques se sont sentis « en décalage » par rapport aux attentes de leur âge ou du système scolaires. La pose du diagnostic leur a permis de mettre un mot et une explication à leurs difficultés. Ensuite, chacun prend les chemins qui lui conviennent le mieux pour apprendre à vivre avec…


[1] Source : https://www.nouvelobs.com/societe/20230319.OBS71037/la-vie-de-dyspraxique-l-acteur-qui-joue-harry-potter-aussi-est-dyspraxique-je-suis-fiere-de-l-etre.html

[2] Source : https://www.nouvelobs.com/societe/20230304.OBS70297/vie-de-dyspraxique-le-diagnostic-tombe-je-m-effondre-et-je-repasse-le-film-de-ma-vie.html

[3] Source : https://www.nouvelobs.com/rue89/20230316.OBS70935/la-vie-de-dyspraxique-parfois-j-ai-un-peu-honte-de-mon-aesh-surtout-devant-les-troisiemes.html

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