Une nouvelle étude scientifique vient d’établir une corrélation entre le trouble du déficit de l’attention, avec ou sans hyperactivité (TDAH) et l’hypersexualité. Les symptômes dépressifs et l’impulsivité joueraient un rôle essentiel dans cette association. Ce nouvel éclairage souligne l’importance de la santé mentale dans la compréhension du TDAH et dans la mise en place de stratégies de gestion quotidienne.
Quel est le lien entre hypersexualité et TDAH ?
Le TDAH est un trouble du neurodéveloppement, qui se matérialise par un déficit attentionnel, une hyperactivité motrice et une impulsivité. L’hypersexualité est, quant à elle, caractérisée par une activité sexuelle, à la fois excessive et exacerbée, à l’origine de conflits et difficultés relationnelles. À ne pas confondre avec une forte libido ou une activité intense, mais temporaire.
Si la corrélation a d’ores et déjà été démontrée par d’autres études scientifiques, des chercheurs italiens ont voulu étudier le rôle de médiation éventuel de l’impulsivité dans ce lien. Pour cela, ils ont recruté 309 personnes, âgées de 18 à 79 ans, hommes et femmes, dont certaines étaient atteintes de TDAH. Après l’analyse de leurs questionnaires, il apparaît que ces dernières présentent un taux plus élevé de comportements hypersexuels. Une sexualité compulsive, qui se traduit par une recherche constante du plaisir sexuel.
Le rôle des symptômes dépressifs dans cette corrélation
L’étude des chercheurs italiens a également montré que les symptômes dépressifs, les signes de psychose, ainsi que les symptômes hypomaniaques, influencent le lien entre le TDAH et l’hypersexualité.
« De fortes émotions négatives et des difficultés de régulation émotionnelle, déclenchent un comportement sexuel, qui est utilisé comme stratégie d’adaptation basée sur les émotions », expliquent-ils[1]. Autrement dit, des personnes souffrant de dépression pourraient avoir recours au sexe, pour atténuer leur stress et se calmer, comme une automédication, un mécanisme d’adaptation émotionnelle face à leurs émotions négatives et à leur détresse psychologique.
L’étude souligne également que l’hypersexualité toucherait essentiellement des individus atteints de TDAH, avec des tendances impulsives. Selon les chercheurs italiens, l’impulsivité serait un facteur clé dans cette corrélation.
Vers une meilleure compréhension du TDAH et de sa gestion
Publiée dans le « Journal of Affective Disorders Reports », cette nouvelle étude met en lumière la corrélation entre la santé mentale et des comportements humains fondamentaux (sexe). Elle suppose que pour une meilleure prise en charge du TDAH, il faut impérativement considérer les aspects émotionnels et comportementaux, au-delà des seuls aspects neurobiologiques.
À noter que les chercheurs italiens vont poursuivre leurs investigations, afin d’avoir un échantillon de participants plus équilibré, entre les sexes sollicités pour l’enquête.
Aujourd’hui, l’Assurance Maladie estime que le TDAH est un trouble qui touche 5,9 % des moins de 18 ans et 2,8 % des adultes. Si la régulation des émotions fortes peut nécessiter des traitements médicamenteux, une approche psychologique – via une thérapie comportementale et cognitive – pourrait, au regard des résultats de cette étude, apporter une véritable amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de TDAH.
[1] Citation : https://www.science-et-vie.com/cerveau-et-intelligence/tdah-la-depression-chez-les-personnes-atteintes-pourrait-entrainer-une-hypersexualite-127738.html
