Enfant dyslexique : les troubles associés… – DYS-POSITIF
Accès à votre espace personnalisé

Enfant dyslexique : les troubles associés…

La dyslexie est rarement un trouble isolé. Dans la majorité des cas, on remarque qu’elle est associée à d’autres dysfonctionnements qui touchent soit le pôle langagier, soit le pôle moteur, soit le pôle cognitif et exécutif, soit le pôle comportemental et psychologique de l’enfant concerné.

Designed by Freepik

Chaque cas est différent et il arrive qu’on retrouve un ou deux de ces troubles associés chez l’enfant dyslexique. Il est très rare en revanche qu’ils coexistent tous en même temps chez un même individu, voilà pourquoi, il demeure indispensable de les identifier pendant la phase « diagnostic » afin d’adapter la prise en charge en conséquence.

Les troubles du langage

Alors qu’à la base, ils sont handicapés par leur incapacité à identifier, à reconnaître et donc à lire des lettres, des syllabes et des mots, il apparaît que les troubles du langage oral sont très fréquents chez les enfants dyslexiques. Selon les cas, les difficultés peuvent être minimes, ils se manifestent alors par un léger retard dans l’acquisition de la parole par rapport à la norme, c’est-à-dire aux autres enfants du même âge.

Touchant plus de la moitié des dyslexiques, cet écart qui aura tendance à s’amplifier au fil du temps sans prise en charge adéquate, est une répercussion logique des difficultés de lecture sur l’acquisition du vocabulaire nécessaire à une bonne communication verbale.

Mais il arrive également que l’enfant dyslexique soit victime de troubles de la discrimination auditive. Dans quel cas, les difficultés à parler peuvent devenir trop importantes et justifient une consultation chez un spécialiste. Il n’est pas rare non plus de rencontrer des enfants souffrants de dyslexie, victime également de dysphasie.

Les troubles cognitifs et exécutifs

Dans 30 % des cas, on remarque des troubles de l’attention ainsi que des troubles mnésiques chez les enfants dyslexiques. En plus des difficultés dans la lecture ainsi, ils peuvent également :

  • Avoir du mal à retenir leur attention suffisamment longtemps sur une chose pour la mener à bien et à terme ;
  • Avoir du mal à se concentrer sur plus d’une chose à la fois et donc à exécuter deux tâches simultanément ;
  • Avoir du mal à s’organiser et à se repérer dans le temps et dans l’espace ;
  • Etc.

Il n’est pas étonnant que l’on diagnostique également chez un dyslexique un trouble déficitaire de l’attention, avec ou sans hyperactivité. Dans sa vie quotidienne, cela se traduit généralement par des difficultés scolaires importantes ainsi qu’un niveau plus faible, voire très faible en calcul et en raisonnement logique.

Vous trouverez plus de détails sur les symptômes de ces troubles dans cet article : « Trouble des fonctions exécutives : qu’est-ce que c’est ? »

Les troubles moteurs

Les troubles moteurs sont constatés chez les enfants dyslexiques à hauteur de 50 %.

Déficit du système auditif

Au-delà d’un déficit phonologique, c’est un déficit au niveau du système auditif qui est mis en cause. L’hypothèse des scientifiques à ce sujet est simple : la dyslexie s’explique par une mauvaise interprétation des sons brefs perçus par l’organe de l’ouïe qui se trouve incapable de faire la différence entre les phonèmes. Une théorie qui tend à s’avérer par le fait étrange que les dyslexiques ont plus de difficultés avec les activités auditives que les autres enfants.

Déficit visuel

Les difficultés d’apprentissage de la lecture peuvent également être associées à des troubles visuels. Le Dr Pringle Morgan avait parlé d’une sorte de « cécité congénitale spécifique aux mots » en 1896 ; hypothèse renforcée aujourd’hui par le professeur John Stein de l’Université Oxford qui avance que la dyslexie peut résulter d’une déficience au niveau du regard. L’enfant dyslexique, explique-t-il, pourrait avoir une fixation oculaire instable, ce qui provoquerait, au moment de la lecture, des distorsions et des superpositions des lettres. Le déchiffrage en devient automatiquement impossible.

Déficit moteur

On observe également chez les enfants dyslexiques des troubles de la coordination et de la dextérité. De l’avis du Professeur Rod Nicolson, de l’Université de Sheffield, les dyslexiques sont effectivement beaucoup plus maladroits que les autres enfants et peuvent présenter des problèmes d’équilibre et donc d’orientation dans l’espace, mais également de repérage dans le temps. On parle d’ailleurs souvent de troubles de l’attention visuo-spatiale dans le cadre de la dyslexie.

Troubles psychologiques et comportementaux

Des troubles psychologiques et comportementaux ont également été rapportés. Il se peut donc que votre enfant dyslexique soit sujet à des troubles anxieux, voire dépressifs, à des troubles affectifs et à des troubles de l’humeur. Dans la majorité des cas, ces problèmes ne sont pas isolés, mais la logique conséquence de la souffrance qu’éprouve l’enfant face à la spirale d’échec dans laquelle il se trouve. Il est tout à fait normal que, conscient de sa différence et de ses difficultés, il se replie sur lui-même.

Ce qui explique pourquoi, en plus de la rééducation, des prises en charge supplémentaire au niveau psychologique et neuropsychologique sont également recommandées une fois le diagnostic confirmé.

Enfant dyslexique et précocité intellectuelle

Le sujet est rarement évoqué et pourtant, être parent d’un enfant dyslexique n’est pas de tout repos et nous estimons qu’il est de notre devoir de vous en informer : la dyslexie peut également être associée à une précocité intellectuelle. Aussi incroyable que cela puisse paraître, sous son incapacité à lire, votre enfant peut avoir des talents cachés et insoupçonnés.

Bien que des études scientifiques n’aient pas encore permis d’étayer cette hypothèse, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les artistes connus souffrant de dyslexie sont nombreux, mais plus étonnants encore, en Angleterre, 20 % des chefs d’entreprise sont dyslexiques depuis leur enfance. Aux États-Unis, c’est un chef d’entreprise sur trois qui déclare souffrir de dyslexie depuis toujours. D’ailleurs, vous avez certainement déjà entendu parler de quelques-uns d’entre eux : Ingvar Kamprad, créateur d’Ikea ; Richard Branson, fondateur de Virgin et feu Steve Jobs, le fondateur de l’illustre marque Apple ! Eh oui !

Est-ce que cela signifie qu’on peut guérir de la dyslexie ? La réponse est non, on ne guérit jamais entièrement d’une dyslexie. Mais avec les prises en charge adéquates et auxquelles il peut accéder aujourd’hui, votre enfant pourra poursuivre une scolarité normale et surmonter son handicap, même si la lecture est toujours exécutée avec une certaine lenteur.

Les quelques exemples sus-cités montrent d’ailleurs que pour peu qu’il s’en donne la peine, il aura une longueur d’avance par rapport aux enfants normaux. « Je n’avais que très peu confiance en moi étant enfant. Et c’est une bonne chose. » a un jour confié Paul Orfalea, également dyslexique et aujourd’hui, fondateur de FedEx Kinko’ s.

Partagez cet article sur votre réseau social préféré !