Même si aucune étude fiable n’a délivré de chiffres relatifs aux troubles de l’apprentissage en France, la Fédération Français des Dys (FFDYs) estime qu’il y a entre 4 à 5% des élèves d’une classe d’âge qui sont dyslexiques. Or, si ce trouble spécifique traduit, prioritairement, des difficultés dans la lecture, il n’est pas rare qu’ils en expriment aussi en mathématiques… Explications.
Les dyslexiques et les mathématiques
Aujourd’hui, il est de notoriété publique, qu’Albert Einstein souffrait de dyslexie. « Grâce » à ce trouble, il avait la capacité de voir, plus aisément que la moyenne, comment se connectent les choses entre elles, pour créer des systèmes complexes. Un véritable atout pour appréhender les sciences et les mathématiques.
Pourtant, l’association Suisse de la dyslexie affirme que 60 % des dyslexiques éprouvent des difficultés en mathématiques. Certains cumulent même leur trouble avec un second, la dyscalculie, directement lié au concept de nombres, de faits et de procédures.
L’apport du boulier pour les dyslexiques
La principale difficulté des dyslexiques en mathématiques réside dans la résolution d’un problème à plusieurs étapes : se souvenant mal des mots, des chiffres et des formules, ils peinent à suivre les instructions qui s’enchaînent. C’est dans ce contexte que le boulier s’avère être un outil éducatif puissant…
En visualisant les problèmes pour les résoudre, le boulier aide au développement de la logique et aux capacités de compréhension. Si la dactylonomie permet de compter avec ses dix doigts, le boulier repose sur le même système, mais permet d’aller plus loin… Il suffit d’en maîtriser l’utilisation…
Comment utiliser un boulier ?
Le fonctionnement d’un boulier classique
Un boulier classique se présente avec dix rangées de dix boules représentant chacune une unité. La mise en zéro de l’outil consiste simplement à basculer les boules vers la gauche. La représentation du chiffre 15 se traduira alors par la bascule des 10 boules les plus hautes vers la droite, ainsi que les 5 premières de la deuxième rangée. Sur cette base, l’addition et la soustraction sont à portée de mains des dyslexiques…
Dès lors, en cas de difficultés avérées en mathématiques, n’hésitez pas à présenter un boulier à votre enfant dès la primaire.
La méthode Abacus sur le boulier japonais
Très répandue en Asie et en Russie, la méthode Abacus est utilisée sur le boulier chinois (suanpan), le boulier russe (stchoty) et le boulier japonais (soroban), le plus répandu. Ce dernier est composé d’au moins 13 rangées de 5 boules, avec une barre transversale, qui sépare la première rangée des autres : au-dessus de la barre, une boule (appelée « quinaire ») vaut 5 unités ; en dessous, les 4 boules valent une unité chacune. La barre transversale est marquée par des petits points, qui matérialisent les chiffres après la virgule, mais aussi les dizaines, les centaines, les milliers, etc.
À noter que le boulier chinois repose sur le même principe, avec des tiges variant de 8 à 12, qui comprennent chacune 7 boules.
Au-delà de fournir une base solide à l’apprentissage des mathématiques, le boulier (classique, chinois ou japonais) présente de nombreux autres avantages intéressants (motricité, concentration, mémorisation, baisse du stress, visualisation…).
