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Le Neurofeedback, une méthode douce, non invasive et durable, basée sur la preuve

par Fabien DUPLAN, psychomotricien et neurothérapeute

Le neurofeedback basé sur le QEEG (car il existe plusieurs méthodes de neurofeedback) est une méthode qui a été élaborée aux États-Unis. Etudiée scientifiquement depuis des décennies, elle a pu acquérir un niveau de preuve suffisant pour être reconnu en 2012, par l’Académie Américaine de Pédiatrie, comme une méthode fiable, de niveau de preuve équivalent à celui de la médication en ce qui concerne le traitement du trouble de l’attention. C’est une méthode douce, non invasive, qui consiste à apprendre à moduler soi-même ses ondes cérébrales. Elle se base sur les théories de l’apprentissage de Bandura, sur les techniques utilisées en psychologie comportementale et cognitive, sur les neurosciences, la neurophysiologie et la neuropsychologie. Cette méthode utilise le concept de plasticité cérébrale.

Le neurofeedback électroencéphalogramme quantitatif
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Les ondes cérébrales c’est quoi ?

Notre cerveau produit en permanence des ondes cérébrales mesurables (delta, theta, alpha, beta etc.). Ces ondes cérébrales ont leur origine au niveau du cortex cérébral, ainsi qu’au niveau des structures sous corticales, la plus célèbre d’entre elles étant le thalamus. Elles sont le résultat des échanges électrochimiques qui se produisent dans notre cerveau, eux-mêmes dépendants de notre état physiologique et psychologique. Certaines ondes cérébrales sont dominantes en fonction des états mentaux dans lesquelles nous nous trouvons : plus nous allons dans des états proches du sommeil, plus les ondes mesurées sont lentes et de grande amplitude, plus notre état mental se rapproche d’un état d’éveil et de concentration, plus les ondes deviennent rapides et de faible amplitude.

Il arrive que nous présentions des excès ou des carences concernant certaines ondes à différents endroits de notre cerveau, ce qui peut avoir des conséquences sur nos fonctions cognitives (trouble de l’attention, du sommeil, anxiété, etc…). Le neurofeedback permet alors de rétablir un équilibre.

Comment fonctionne le neurofeedback basé sur le QEEG ?

Ce type de neurofeed-back passe par une évaluation de base que l’on appelle QEEG (électroencéphalogramme quantitatif). Durant cet examen, on relève les ondes cérébrales sur l’ensemble du cortex, afin de pouvoir comparer ce tracé a des centaines d’autres tracés de personnes du même âge ne présentant aucun problème physiologique, cognitif, ou psychologique. Cela s’appelle une base de données normatives. Cela permet d’avoir des points de repère sur la répartition normale des ondes cérébrales, et de se rendre compte des déviances par rapport à la norme, soit en excès sont en carence. Cela permet surtout, et c’est très important, d’adapter le protocole au cerveau de chaque patient, en évitant les protocoles standards qui ne conviennent pas tout le monde.

Le cas d’un individu souffrant de TDAH

Le cas typique d’une personne présentant des troubles de l’attention est un excès d’ondes lentes (theta ou alpha), à l’avant ou au centre du crâne, excès qui empêche aux ondes plus rapides, comme les ondes Bêta, de faire leur travail. Cela entraîne une difficulté à fixer son attention et une facilité à se laisser distraire en partant « dans la lune ».

Le but est alors d’entraîner le patient à inhiber les ondes lentes lorsqu’il doit se concentrer sur une tâche, et à augmenter les ondes rapides. Pour ce faire, la personne est reliée via une électrode à une interface informatique. Cette électrode n’émet rien, elle ne fait que capter et amplifier les ondes cérébrales émises par la personne, comparable à un stéthoscope qui capte et amplifie les battements cardiaques.

La personne qui s’entraine reçoit en temps réel un retour (feed-back) sur son état mental. Lorsqu’elle produit l’état mental recherché, elle fait fonctionner une vidéo ainsi qu’une musique qu’elle a préalablement choisie. Si elle commence à se déconcentrer, ses ondes lentes vont augmenter et ses ondes rapides diminuer. La vidéo et la musique s’arrêtent alors pour le lui signifier afin qu’elle puisse se concentrer à nouveau. Cela va peu à peu « muscler un réflexe de concentration » et entraîner le cerveau à produire les ondes qui conviennent en fonction de l’état mental désiré. On ne génère pas les mêmes ondes quand on se relaxe ou quand on doit se concentrer…

Exemple de protocoles du neurofeedback QEEG

Grâce à différentes stratégies issues des théories de l’apprentissage de des techniques cognitives et comportementales, le patient améliore peu à peu ses résultats, qu’il peut quantifier de séance en séance. Lors du premier protocole, il s’entraîne seulement sur une vidéo et sur une musique qu’il choisit dans le logiciel de neurofeedback. Ce premier protocole va durer une quinzaine de séances.

Un deuxième QEEG est alors pratiqué, pour se rendre compte des changements qui ont été effectués. Cela permet de faire un point et de déterminer à quel endroit poser l’électrode pour le deuxième protocole, qui consistera à mélanger des vidéos avec des tâches de la vie quotidienne, pour que le patient puisse transférer et généraliser ce qu’il apprend en situation réelle. Par exemple, s’il s’agit d’un enfant, on peut lui faire faire ses devoirs en lui demandant de produire les ondes désirées, le feed-back sera alors uniquement auditif et la musique coupera ou jouera en fonction de la réussite du patient.

Un troisième QEEG sera ensuite pratiqué, et un protocole d’une dizaine de séances permettra de consolider tout ce qui a été appris auparavant. C’est la répétition des séances, rapprochées dans le temps (deux ou trois par semaine) qui permet au cerveau de prendre l’habitude de générer les ondes cérébrales adéquates en fonction du type d’activité qu’il entreprend. C’est pourquoi il faut environ, pour un trouble de l’attention classique, 40 séances pour obtenir un résultat fiable et durable dans le temps.

Le neurofeedback n’est pas une méthode magique. C’est un entrainement, qui requiert une participation active. C’est une méthode gratifiante, qui permet de reprendre confiance en ses capacités. Une méthode qui ne ferait pas participer activement le patient serait inutile, et ne pourrait pas être appelée neurofeedback, car le but est de prendre conscience de son fonctionnement, pour le reproduire à volonté dans la vie quotidienne. J’ai accompagné de nombreux patients sur des milliers de séances depuis 2014, et le recul que j’ai pu acquérir me permet de témoigner que le résultat est stable et durable dans le temps.

À qui s’adresse le neurofeedback ?

A toute personne désireuse d’améliorer ses fonctions cognitives. Le neurofeedback est utilisé aussi bien chez des patients souffrant de divers maux, que chez les sportifs de haut niveau, les musiciens, ou autres experts souhaitant améliorer leurs performances.

Les fonctions cognitives pouvant être améliorés

  • L’attention
  • La mémoire
  • L’ensemble des fonctions exécutives (organisation/planification, adaptation/flexibilité, régulation des émotions et de l’impulsivité etc.…)
  • Les capacités d’apprentissage
  • La conscience de soi
  • La métacognition (capacité à avoir conscience de ses propres processus mentaux)

Les principaux troubles cliniques pouvant être améliorés

  • Le trouble de l’attention (TDA/H, niveau de preuve équivalant à la médication)
  • Les troubles spécifiques des apprentissages
  • Les différents troubles anxieux
  • Le syndrome d’Asperger
  • Les troubles du sommeil
  • La douleur chronique

Comment choisir son praticien neurofeedback ?

Le neurofeedback est une méthode qui fonctionne bien, mais qui doit être pratiqué avec beaucoup de conscience professionnelle et avec expertise. Il est important de choisir un praticien qui a des connaissances approfondies en neuropsychologie, en psychologie ainsi qu’en neurophysiologie, qui a une formation solide et qui bénéficie de supervision. Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte quand on commence un protocole, il est important d’être bien outillé sur le plan de la connaissance.

Il est également important de se renseigner sur les techniques de neurofeedback de votre praticien, qui doit pouvoir vous expliquer comment fonctionne son protocole en s’appuyant sur les données de la recherche. Personnellement, j’ai choisi la technique du neurofeedback basé sur le QEEG, car il permet d’individualiser les protocoles et de rendre compte des progrès au fur et à mesure du traitement. Il permet également d’introduire des tâches de la vie quotidienne (lecture, écriture, mathématiques) et des techniques de rééducation psychomotrice (attention sélective et soutenue, exercice sollicitant les fonctions exécutives, les fonctions visuospatiales et visuoconstructives) à l’intérieur des protocoles. Il permet également une évaluation sur le long terme pour se rendre compte de la pérennité des progrès.

DUPLAN FABIEN,
390 chemin du puy du roy,
13090 Aix-en-Provence
06 03 94 55 59
www.neuroconnexion.fr
duplan.fabien@yahoo.fr

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