Bien que se rapprochant de la graphologie, la graphothérapie est toutefois à différencier de celle-ci. En effet, si la graphologie consiste à établir le profil psychologique d’une personne de par son écriture, la graphothérapie quant à elle est appelée rééducation de l’écriture.
C’est une méthode dont le but est d’aider une personne à améliorer son écriture, dans le cas où celle-ci est trop illisible, trop altérée ou s’avère être trop fatigante pour elle. La graphothérapie peut s’adresser aux enfants, aux adolescents, mais aussi aux personnes adultes qui en ont besoin. Toutefois, ce sont souvent des personnes qui souffrent d’un blocage ou d’un malaise dans l’écriture qui consultent le graphothérapeute.
La graphothérapie traite aussi de ce qu’on appelle la dysgraphie, un trouble de l’écriture qui ne s’explique pas par une déficience neurologique ou encore intellectuelle.
L’importance de la graphothérapie
L’écriture est une activité qui fait à la fois appel aux fonctions motrices et aux fonctions psychiques d’une personne. Dans ce sens, une bonne écriture permet de voir qu’une personne est bien stable en lui-même, mais aussi face aux choses de la vie.
Pour un élève, retrouver une bonne écriture permettra de retrouver son dynamisme, de regagner confiance en lui. Pour une personne, la capacité de bien écrire permet de savoir qu’il sait bien structurer ce qu’il a dans la pensée. En quelque sorte, l’écriture de par sa qualité permet de faire ressortir la stabilité de sa psyché. C’est d’ailleurs dans cet esprit que l’on a recours à la graphologie pour établir le profil psychologique d’une personne.
En faisant appel à un graphothérapeute, on essaie d’aider une personne à retrouver une certaine stabilité, à regagner confiance en lui-même. En principe, une personne qui n’a pas entièrement confiance en lui ou qui refoule ses peurs souffre du trouble qu’on essaiera de corriger à travers la graphothérapie.
Pour un enfant de bas âge, la graphothérapie lui permettra d’améliorer à la fois son écriture et son comportement. Il aura plus de facilité à s’exprimer et à se faire entendre à travers son écriture, qui est un miroir de son « moi » profond.
Les étapes d’une graphothérapie
Comme toutes les méthodes de soin liées à la psyché d’une personne, la graphothérapie n’est pas à prendre à la légère. En effet, c’est sur cette méthode que repose une grande partie du bon développement comportemental d’une personne.
Dans ce sens, un bilan est nécessaire pour pouvoir établir le profil du patient. Durant ce bilan graphomoteur, le thérapeute pourra facilement se lier de confiance avec son patient afin de discerner facilement ses troubles et blocages et lui procurer toute l’aide nécessaire. Toujours durant ce bilan, le thérapeute va examiner la qualité de l’écriture, évaluer la vitesse d’écriture du patient, mais aussi l’âge graphomoteur de celui-ci et bien sûr, le degré de dysgraphie, s’il y en a.
Un bilan graphomoteur, pourquoi ?
Le but de ce bilan est d’évaluer les difficultés du patient face à un travail d’écriture, et d’en déceler les raisons pour pouvoir l’accompagner dans le processus. En effet, le thérapeute n’est là que pour accompagner, car seul le patient peut corriger son trouble en faisant face à la réalité.
Durant les séances, le thérapeute va inciter le patient à se relaxer toute en accomplissant des exercices gestuels d’écriture et de graphisme. Les exercices se font sur des bases de formes préscriptuaires ludiques qui sont utilisées dans le but d’aborder l’écriture sans entrer dans le concept même. Et ce, dans le but de permettre au patient de voir l’écriture comme étant un exercice ludique et à la fois, faire en sorte qu’il se mette en totale confiance.
La graphothérapie comme traitement clinique
Il peut en effet arriver que la graphothérapie soit utilisée comme traitement clinique ou pathologique, et notamment dans le cas de patient atteint de troubles pathologiques d’origines génétiques et/ou d’un accident.
Selon les patients, ces pathologies peuvent être diverses et variées, comme les « dys » pour les enfants, l’autisme, l’infirmité motrice cérébrale, les troubles de développement, trouble du déficit de l’attention, trouble obsessionnels ou encore la trisomie. Dans le cas des personnes adultes, on peut citer la crampe de l’écrivain, les troubles obsessionnels compulsifs, les suites d’un AVC ou accident vasculaire cérébral ou encore les affections dégénératives comme la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer.
Dans des cas similaires, la graphothérapie est prescrite comme étant un traitement clinique pour le patient afin que celui-ci puisse retrouver facilement et aisément ses facultés motrices grâce à l’accompagnement d’un graphothérapeute. L’objectif de la rééducation reste le même : permettre au patient de retrouver pleinement confiance en lui, lui permettre de retrouver ses facultés psychomotrices facilement et l’aider à avoir une bonne écriture plus facilement et moins douloureusement.
Les avantages de la graphothérapie
Certes, la graphothérapie vise principalement à rééduquer l’écriture d’une personne, mais elle vise aussi la psychologie ou la motricité. En effet, la graphothérapie permettra au patient, qu’il soit un enfant, un adolescent ou un adulte, de retrouver pleine confiance en son écriture.
Avec une écriture plus claire et lisible, il est plus facile de se faire comprendre, mais aussi de s’exprimer, car cela évoque des idées plus posées et plus réfléchies. La rapidité et l’aise dans l’écriture quant à eux sont signe d’une plus grande concentration. Et enfin, l’esthétique berce l’auteur et lui permet de s’apprécier ou d’apprécier l’expression de son moi profond.
L’impact de la graphothérapie sur les capacités motrices du patient
Le côté moteur étant principalement dépendant du côté psychologique, le patient sera plus à l’aise et moins fatigué d’écrire en étant bien dans sa peau et stable psychologiquement. Une nette amélioration de son écriture permettra à l’enfant de gagner une entière confiance en lui, mais aussi une grande productivité et de meilleurs résultats scolaires.
Cela lui permettra par ailleurs de se sentir mieux en milieux scolaires et ainsi pouvoir se développer facilement. Grâce à la graphothérapie, en outre, le patient sera plus à l’aise et aura moins de mal à contrôler son attention. Raison pour laquelle, cette méthode est également utilisée pour traiter les troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité.
Si le geste d’écriture va de la fonction psychique vers la motrice, la graphothérapie va quant à elle dans le sens inverse de sorte à corriger les problèmes psychiques, mais aussi les fonctions motrices.