Dyslexie de surface : un problème du cortex cérébral ? – DYS-POSITIF
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Dyslexie de surface : un problème du cortex cérébral ?

cerveau DYSLa dyslexie est sans doute le trouble de l’apprentissage le plus courant. Les dyslexiques représentent en effet 10 % des enfants scolarisés dans le monde entier. Particulièrement handicap, principale cause d’échecs scolaires chez les enfants intelligents, il est à ce jour impossible de trouver un remède efficace pour guérir totalement la dyslexie. Tout cela, parce que ce trouble de la lecture est d’origine inconnue.

Bien entendu, les facteurs génétiques ont été évoqués. Mais s’ils expliquent bel et bien le trouble dyslexique chez les enfants ayant également eu des parents dyslexiques, ils ne peuvent être utilisés pour expliquer la présence du trouble chez les sujets dont les membres de la famille n’ont pas souffert du même problème.

On sait également que le problème est certainement cérébral, mais malgré des études de plus en plus poussées dans le domaine, on ignore avec exactitude dans quelle zone précise du cerveau l’anomalie est située. Cet article, qui va aborder les différentes études menées pour comprendre la manifestation cérébrale de la dyslexie de surface, vise justement à trouver une idée de réponse à cette question…

Le cerveau extraordinaire des dyslexiques !

On vous l’a déjà dit ? Qu’il souffre de dyslexie de surface ou d’une tout autre forme de dyslexie, le dyslexique est un être humain extraordinaire ! En effet, des nombreuses études menées sur la base d’imagerie cérébrale ont permis de constater qu’il avait un cerveau « singulier » !

Singulier ? Eh oui ! Singulier comme différent du cerveau du commun des mortels, et ce, d’un point de vue anatomique dans un premier temps ! Ses deux hémisphères seraient inégalement répartis, la taille de l’un étant plus importante que l’autre, et ce, parce que la matière blanche qui les sépare serait anormalement plus grande que celle des personnes ordinaires.

Est-ce cela qui provoque les difficultés en lecture ? En partie certainement ! Mais la substance blanche est bien trop vaste et il est nécessaire de localiser le problème de manière précise pour pouvoir proposer une solution réellement efficace ! Il serait également intéressant de découvrir comment ce cerveau si particulier traite les informations comme les lettres et les mots pendant la lecture !

La dyslexie, due à une malformation cérébrale

dyslexie de surfaceIl y a plus d’une trentaine d’années, le Dr Albert Galaburda du Beth Isarel Hospital, à Boston, a remarqué, avec son équipe, des protubérances microscopiques sur le cerveau de huit personnes décédées, toutes anciennes dyslexiques. On ne sait pas exactement de quel type du trouble ces personnes ont souffert : dyslexie de surface, phonologique ou mixte, le fait est qu’elles avaient en point commun ces minuscules malformations, plus connues sous le nom « d’ectopies ».

Qu’est-ce que c’est ? Les ectopies sont des petites verrues qui se forment à cause d’un amoncellement de milliers de neurones sur la surface du cerveau. Leur présence laisse généralement supposer une anomalie qui est survenue pendant le processus de développement du cerveau, c’est-à-dire à la période fœtale, pendant laquelle les neurones sont sensés migrer vers leur place définitive. Dans le cas des ectopies, les cellules nerveuses n’arrivent pas à traverser le cerveau et restent bloquer quelque part.

Chez le dyslexique, ces petites verrues se concentrent le plus dans la zone du cortex cérébral, plus précisément au niveau de la scissure de Sylvius, qui est comme par hasard la zone responsable du langage ! Or on sait que ces sillons se forment également pendant la période fœtale, ce qui renforce l’idée d’un trouble de la lecture dû à une malformation cérébrale congénitale !

Une anomalie dans le cortex ? Ça se confirme…

Le Dr Albert Galaburda avait fait sa découverte dans les années 80, mais une récente étude, effectuée cette fois par des chercheurs du CNRS et de l’INSERM vient confirmer sa thèse.

L’expérience a porté sur l’observation de 44 personnes adultes, dont 23 dyslexiques. L’objectif : observer la réaction de leur cerveau sous l’effet d’un bruit peu amplifié dont le rythme varie de 10 à 80 Hertz. Il est apparu, à la fin du test, une absence d’activité chez les personnes « ordinaires ». Chez les adultes dyslexiques en revanche, qu’ils souffrent de dyslexie de surface ou d’une autre forme de dyslexie, on a remarqué une activité anormale au niveau du cortex !

Pourquoi anormale ? Selon la neurobiologiste Anne-Lise Giraud, seuls les bébés, qui ont exercé la finesse de leur ouïe dans le ventre de leur mère, sont capables d’entendre des sons dont les unités sont en dessous des phonèmes. Mais au fur et à mesure qu’ils s’adaptent au volume de sons adoptés par sa maman, il va progressivement perdre cette capacité. Chez les dyslexiques vraisemblablement, celle-ci perdure en raison d’une anomalie du cortex auditif.

« C’est justement les dyslexiques qui auraient comme une persistance d’un mode de découpage en dessous du phonème » a expliqué la neurobiologiste, précisant par la même occasion que ce n’est pas forcément une bonne chose. Vous vous demandez aussi pourquoi ? Toujours selon elle, les dyslexiques sont ainsi tendance à découper « tellement finement les sons qu’ils ne peuvent pas les associer aux graphèmes ». Ce qui explique l’incapacité à manipuler des sons, à mémoriser des mots à court terme et à nommer des séries d’images, trois symptômes principaux de la dyslexie !

Quel hémisphère est concerné par cette anomalie ?

C’est la question à mille dollars ! Jusqu’ici, aucun scientifique n’a pu établir précisément lequel des cortex présents dans les deux hémisphères étaient les plus touchés et provoquaient les symptômes de la dyslexie. La solution est d’autant plus difficile à trouver lorsqu’on sait que si toute la zone du cerveau responsable du langage est touchée, seule la capacité de lire est perturbée.

Selon les spécialistes, cela pourrait s’expliquer par le fait qu’un des hémisphères seraient plus sensible au point d’affecter la capacité de compréhension du langage et d’articulation, mais à encore, on ne sait pas avec précision de quel hémisphère il s’agit !

Comment fonctionne le cerveau d’une personne dyslexique ?

la dyslexieLe cerveau de la personne qui souffre de dyslexie de surface, de dyslexie phonologique et de dyslexie mixte n’est pas seulement différent d’un point de vue anatomique. Le Dr Paula Tallal, de l’Université de Rutgers, en New Jersey, a prouvé que sa manière de percevoir et de traiter les sons était également différente, par rapport à un cerveau différent.

L’expérience qu’elle a menée a permis effectivement de démontrer qu’entre autres différences, le cerveau des dyslexiques était incapable de faire la distinction entre deux sons, lorsque la distance entre l’énonciation du premier et du deuxième est trop courte. Dans la mesure où on parle de débit de la parole, on parle bien de quelques millisecondes !

Il apparaît ainsi que lorsque deux sons sont distants de 20 ms, les dyslexiques peuvent avoir du mal à les reconnaître. Pour que leur perception auditive soit réellement efficace, la distance entre les deux sons doit être de 300 ms minimum !

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